Après la belle surprise créée lors de la première journée de Premier League la semaine dernière (victoire 4-0 à Wigan), on était curieux de voir comment Blackpool allait se comporter sur le terrain d'Arsenal. Le romantisme poussait à espérer voir le petit poucet, porté par la philosophie offensive dictée par son entraîneur Ian Holloway, obtenir un résultat à l'Emirates Stadium. Mais le résultat a cruellement ramené le promu à la réalité, Arsenal l'ayant emporté 6-0. L'analyse de la rencontre.
- La fiche
> ARSENAL 6-0 (3-0) BLACKPOOL
60 032 spectateurs à l'Emirates Stadium. Arbitre : M. Michael Jones.
Buts : Walcott (12e, 39e, 58e), Arshavin (32e, s.p.), Diaby (48e), Chamakh (82e).
Expulsion : Evatt (31e) pour Blackpool.
ARSENAL - Almunia ; Sagna, Song, Vermaelen, Clichy ; Wilshere, Diaby (Fabregas, 61e) ; Walcott (Vela, 65e), Rosicky, Arshavin (Van Persie, 61e) ; Chamakh. Entraîneur : Arsène Wenger.
BLACKPOOL - Gilks ; Baptiste, Cathcart, Evatt, Crainey ; Vaughan, Adam, L. Sylvestre (Keinan, 36e) ; Taylor-Fletcher (Demontagnac, 56e), Harewood (Ormerod, 56e), Grandin. Entraîneur : Ian Holloway.
- Les tactiques
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| La formation d'Arsenal au coup d'envoi. |
> Arsenal. Dans son traditionnel 4-2-3-1, Arsenal, comme à l'accoutumée, s'est appuyé sur un jeu tout en mouvements et en passes courtes, au sol, se projetant très vite vers l'avant à la récupération du ballon. Ce qui frappe, c'est la complémentarité du milieu de terrain et du secteur offensif aligné par Arsène Wenger. On y trouve des joueurs athlétiques (Diaby à la récupération, Chamakh à la pointe de l'attaque), vifs (Wilshere dans l'axe, Walcott sur l'aile droite), dribbleur (Arshavin sur l'aile gauche) ou passeur (Rosicky en meneur de jeu). En phase offensive, Arsenal dispose donc d'une variété de solutions déroutante pour l'adversaire, le danger pouvant venir de partout et être de différente nature. La manière avec laquelle évoluent ensemble ces joueurs est également un modèle de jeu dans les intervalles et de mouvement perpétuel, de permutations, de décrochages. Originalement dans un rôle de milieu défensif, le jeune Jake Wilshere n'hésite ainsi pas à se projeter vers l'avant. Arshavin repique régulièrement de son aile gauche vers l'axe. Marouane Chamakh et Theo Walcott permutent, alternant ainsi le profil de l'attaquant de pointe (athlétique/vif et rapide). La défense de Blackpool n'a pas tenu face à une telle diversité de menaces.
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| La formation de Blackpool au coup d'envoi. |
> Blackpool. Le Blackpool de Ian Holloway, justement, s'est lui aussi présenté dans sa formation traditionnelle, un 4-3-3. Lorsqu'il a la possession du ballon, le promu tente de s'inspirer de la philosophie de jeu d'Arsenal : le mouvement tout d'abord, avec les courses vers l'axe de l'ailier gauche Elliot Grandin (ex-Marseille), ou les permutations constantes avec les deux autres attaquants, Marlon Harewood et Gareth Taylor-Fletcher ; le jeu en passes courtes, ensuite, orchestré par le capitaine Charlie Adam. L'arrière gauche écossais Stephen Crainey est quant à lui très offensif, tentant d'apporter sa qualité de centres et de débordement. Au risque de se faire prendre dans l'espace laissé libre dans son dos, comme ce fut le cas à de nombreuses reprises au cours de ce match. L'expulsion rapide d'Evatt pour une faute sur Chamakh en position de dernier défenseur (31e) a néanmoins contrecarré les plans des Seasiders, qui avaient réalisé une entame convaincante, les contraignant à simplement chercher à limiter la casse.
- Les clés du match
> Le duel Walcott/Crainey. Face à la vitesse et la vivacité du jeune ailier droit d'Arsenal, Stephen Crainey a fait tout ce qu'il ne fallait pas faire. En se portant souvent vers l'avant, il lui a laissé bien trop d'espaces dans son dos. Walcott a alors pu se régaler, d'autant que le défenseur écossais a également manqué d'agressivité, tout comme ses compères de l'arrière-garde de Blackpool. Crainey n'a ainsi effectué aucune faute sur Walcott, alors que ce dernier l'a provoqué à de nombreuses reprises balle au pied. Trop de libertés ont donc été laissées à l'international anglais, qui ne s'est pas gêné pour inscrire trois buts et créer de nombreuses brèches, qui auraient notamment pu profiter à Chamakh si celui-ci avait été plus adroit dans la finition.
> L'expulsion d'Evatt (31e). Certes, Arsenal se serait sûrement imposé sans le carton rouge logique infligé au défenseur de Blackpool, d'autant que les Gunners menaient déjà au score. Mais à dix contre onze, repositionnés dans un 4-4-1 inoffensif, les Seasiders n'ont plus porté le danger devant la cage de Manuel Almunia, alors qu'ils s'étaient procurés quelques situations intéressantes en début de rencontre, par Vaughan suite à un beau mouvement collectif (11e), ou Taylor-Fletcher à la réception d'un centre de Crainey (15e). La défense étant le gros point faible du promu, Arsenal, qui n'était plus menacé, a alors pu dérouler offensivement.
- L'homme du match
> Theo Walcott. L'ailier international anglais a fait tourner en bourrique son vis-à-vis et toute la défense de Blackpool. Auteur d'un triplé, il a également offert plusieurs balles de buts, à Arshavin (22e) et Chamakh (24e, 37e) notamment. Sa prestation dénote des progrès, lui qui pêchait souvent dans la finition et la dernière passe. Il faudra suivre de près ses performances cette saison. Il pourrait franchir un pallier.
- Les enseignements
> Arsenal. Difficile de tirer de quelconques conclusions de cette rencontre pour Arsenal, si ce n'est que quand il se met en route, le rouleau compresseur des Gunners est toujours aussi difficile à arrêter pour les équipes moyennes de Premier League (soit une bonne douzaine d'équipes). On peut néanmoins noter que le Tchèque Tomas Rosicky a parfaitement su pallier l'absence sur blessure de Samir Nasri, organisant le jeu par de nombreuses ouvertures clairvoyantes, et est donc une alternative convaincante au poste de meneur de jeu.
> Blackpool. Pour Blackpool, cette lourde défaite marque le retour à la réalité, après sa victoire 4-0 sur le terrain de Wigan lors de la première journée. La saison risque d'être longue pour les Seasiders si leur secteur défensif n'est pas renforcé. Néanmoins, on a pu entrevoir de belles dispositions collectives dans la construction du jeu, et une volonté louable de jouer au sol et ne pas fermer le jeu.
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