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Les pelouses synthétiques au crible

Ce soir, Lorient et Nancy joueront leur premier match à domicile de la saison, sur des pelouses synthétiques nouvelle génération. Une première en France, mais pas en Europe, puisque les enceintes où évoluent les Young Boys de Berne, le Red Bull Salzburg ou le CSKA Moscou en sont également équipées. Reste que cette innovation fait débat. Décryptage de ses avantages et inconvénients.



AVANTAGES

- Pas de rencontres reportées
Un terrain synthétique permet de s'immuniser contre les aléas de la météo, et d'ainsi pouvoir disputer des rencontres quelque soit le temps. Alors que beaucoup de matches sont disputés entre décembre et février, c'est une vraie solution pour ne plus avoir à gérer les multiples reports pour pelouse impraticable.

- Un jeu plus rapide
C'est un aspect souvent mis en avant : les terrains synthétiques, dont la surface est plus rapide qu'une pelouse naturelle, permettent de développer un jeu plus vif, et donc plus spectaculaire. Ce n'est pas pour déplaire aux instances dirigeants, notamment la Ligue de Football Professionnel, pour qui le spectacle est synonyme de meilleure vente de son produit Ligue 1.

- Une solution économique
Le cas du FC Lorient est ici parlant. Désireux d'offrir à ses joueurs un terrain de qualité, le club breton a opté pour une pelouse synthétique pour son stade du Moustoir, bien moins aléatoire et à terme moins coûteuse que la mise en place et l'entretien d'une pelouse « billard ». Qui peut aussi être bien plus éphémère, étant souvent endommagée lors de rencontres disputées par un temps difficile.

INCONVÉNIENTS

- Des rebonds pas naturels
Si le jeu développé sur un terrain synthétique est plus rapide, c'est parce que le roulement du ballon comme ses rebonds ne sont pas naturels. Sans les aspérités d'une pelouse en herbe, le ballon est moins freiné, roule moins. Même sur une passe à ras de terre, le ballon effectue des petits sauts. Et il est difficile de reproduire la texture de terre et d'herbe, ce qui donne des rebonds bien plus élevés sur un terrain synthétique. Autant d'éléments qui nécessiteront une adaptation de la part des joueurs, et c'est là où les quelques clubs évoluant toutes les deux semaines sur un tel terrain auront un avantage sur les autres, qui y seront moins à l'aise. Lorient et Nancy vont ainsi disputer 20 rencontres (celles à domicile plus celle à l'extérieur chez l'autre) sur cette surface, contre deux pour les dix-neuf autres clubs de Ligue 1.

- Le risque de blessure
Ce risque est double. Tout d'abord, une pelouse synthétique est beaucoup plus exigeante au niveau des articulations et des tendons, mis à rude épreuve, car elle bloque plus les appuis qu'un terrain en herbe. Et si le terrain synthétique permet de disputer des rencontres par n'importe quel temps, il devient néanmoins très glissant quand il gèle, ce qui peut être dangereux pour la santé des joueurs. Enfin, une telle surface écorche la peau de ceux qui se risquent à y tacler, même si c'est moins le cas pour les synthétiques nouvelle génération que pour leurs prédécesseurs aux billes de caoutchouc noir. Les défenseurs seront donc contraints à défendre debout s'ils ne veulent pas perdre un bout de leur cuisse, limitant le tacle, qui est pourtant un geste technique comme un autre.

- La perte de charme
« Le foot se joue sur l'herbe ! », diront les puristes. Il n'ont pas tort. Une pelouse en herbe a bien plus de charme qu'un terrain « en plastique ». Un faux rebond, un joueur boueux, le ballon freiné par une flaque... Autant de situations amenées à disparaître, et qui donnaient cependant de l'attrait au jeu. Les terrains synthétiques suppriment ainsi le risque de mauvais rebond, et limitent l'incidence de la météo, écartant du jeu certaines variables aléatoires qui en font sa beauté. La voie est ouverte vers un football standardisé.


En définitive, le terrain synthétique, s'il permet de se prémunir contre les intempéries et de développer un jeu peut-être plus attrayant, n'a pas le charme d'une belle pelouse en herbe, dont les aspérités font partie du jeu. Mais il semble amené à se répandre un peu partout, et on devrait assister à sa généralisation le jour où un grand club en adoptera un. Reste que pour l'instant, cela pose un problème d'éthique, car seuls les clubs en étant dotés y seront réellement à l'aise.

1 commentaire:

live a dit…

rien que pour le coté du risque de blessure ce type de terrain ne devraient pas etre utilisé à haut niveau (imaginez si messi se fait les ligaments croisés a cause du synthe...).De plus les usa qui avaient tous leurs terrains en synthetiques sont repassé à la pelouse.

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