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Norvège – France : le deuxième but, une erreur également tactique

L'équipe de France s'est inclinée 2-1 à Oslo hier soir, face à la Norvège. Le premier but encaissé par les Bleus est dû à un manque d'agressivité défensive de Guillaume Hoarau, devancé par Huseklepp, et à une petite faute de main de Stéphane Ruffier. Mais le second, celui du doublé pour l'attaquant de Brann Bergen, outre le mauvais contrôle de Lassana Diarra, a été entaché d'une autre erreur française, tactique celle-là. Malgré cette perte de balle, un positionnement plus intelligent aurait ainsi pu annihiler le contre scandinave.


Au vu des images, on serait tenté de mettre le second but norvégien uniquement sur le dos de Lassana Diarra. Une erreur d'inattention, un contrôle manqué, et Huseklepp était lancé mis orbite, s'en allant dribbler Ruffier et inscrire le but de la victoire pour la Norvège. Certes, une perte de balle à cet endroit du terrain, surtout dans une phase de transition, où l'équipe de France commençait à se déployer en position d'attaque, est souvent fatale. Mais c'est aussi parce que les Bleus ont effectué une erreur de placement qu'ils se sont exposés à ce genre de contre.

Le décrochage d'un milieu défensif

Le 4-2-3-1 français en seconde période.
Pour illustrer ce propos, nous allons prendre l'exemple de la sélection espagnole, et plus précisément du placement de Sergio Busquets lors de la finale de la Coupe du monde face aux Pays-Bas. L'Espagne évoluait dans un 4-2-3-1, comme l'équipe de France hier soir au moment de ce second but. Sur l'action en question, Samir Nasri est en possession du ballon, et effectue une passe latérale vers Lassana Diarra, au milieu du terrain. Les deux défenseurs centraux français, Philippe Mexès et Adil Rami, sont placés haut et très écartés, pour offrir une solution de passe en retrait aisée. C'est dans l'espace entre ces derniers que se place Huseklepp, à l'affût, avec un boulevard devant lui en cas d'interception. L'erreur tactique vient du fait de ne pas avoir comblé cet espace par la présence d'un milieu défensif, en couverture. M'Vila aurait par exemple pu décrocher et bloquer tout risque de contre. C'est ce décrochage qu'effectue systématiquement Sergio Busquets lorsque l'Espagne est en possession du ballon. Les défenseurs centraux occupent alors la largeur du terrain, écartant le jeu au maximum, et les défenseurs latéraux se placent plus haut. Ce passage à une défense à trois lorsque l'équipe est en possession du ballon permet également à Busquets d'avoir plus d'espace pour ajuster des passes.

Un 4-2-3-1 trop « à plat »

L'Espagne a la possession, Busquets (point jaune) décroche,
et Piqué et Puyol (points rouges) s'écartent.
Photo zonalmarking.net
Or, si Busquets se repositionne ainsi constamment entre milieu de terrain et défense central, c'est parce que le système mis en place par Vicente Del Bosque, tout comme celui de Josep Guardiola avec le Barça, est très flexible et fluide. Ainsi, les deux milieux défensifs ne se trouvent que rarement sur la même ligne, au contraire de ce que l'on a pu voir hier soir avec les Bleus. Il est vrai qu'il est certainement un peu tôt pour critiquer le système mis en place par Laurent Blanc, car ses joueurs n'ont eu que trois jours pour l'étalonner. Mais son 4-2-3-1 était trop rigide au milieu du terrain, ce qui permet à l'adversaire de créer plus aisément des brèches en décrochant ou en effectuant des courses dans les intervalles. En soit, l'idée d'élargir le jeu en excentrant les défenseurs centraux en situation offensive est bonne, mais il faut alors coulisser pour bloquer les brèches et parer à une éventuelle contre-attaque. Sur ce point, le placement des milieux de terrain espagnols reste une référence.

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