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Bosnie – France : Une victoire qui fait du bien


Après la défaite face à la Biélorussie (0-1), on promettait l'enfer à l'équipe de France en Bosnie. On parlait même déjà de faire l'impasse sur l'Euro 2012. Mais pour ce deuxième match des qualifications, les Bleus se sont repris, et ont réalisé un match plein, comme on en n'avait pas vu depuis longtemps. Mais comme l'idée d'impasse sur l'Euro 2012 était ridicule, il ne faut pas aujourd'hui tomber dans l'euphorie. Certains problèmes sont toujours là. D'autant que le plus dur sera de confirmer.




- La fiche

> BOSNIE-HERZEGOVINE 0-2 (0-0) FRANCE
Arbitre : M. Brych
Buts : Benzema (72e), Malouda (78e).
BOSNIE - Hasagic ; Mujdza, Nadarevic, Spahic (cap.), Lulic ; Pjanic, Rahimic (Zec, 75e) ; Ibisevic (Jahic, 75e), Misimovic, Ibricic ; Dzeko. Entraîneur : Safet Susic.
FRANCE – Lloris ; Sagna, Rami, Mexès, Clichy ; Diaby, Diarra, M'Vila ; Valbuena, Malouda (Matuidi, 80e) ; Benzema. Entraîneur : Laurent Blanc.

- Les tactiques

La formation bosnienne.
> Bosnie-Herzégovine. Alors qu'on pouvait s'attendre à un 4-4-2 en losange, avec Dzeko et Ibisevic en pointe, l'équipe de Safet Susic a en réalité évolué dans un 4-2-3-1, avec Pjanic en meneur de jeu reculé aux côtés du récupérateur Rahimic, et Ibisevic sur l'aile droite. Mais dans cette configuration, les Bosniens n'ont pas su se montrer dangereux. Misimovic n'a pas eu son rayonnement habituel, et Dzeko a été sevré de ballons. Il faut dire que l'équipe de France a parfaitement joué le coup tactiquement, comme nous le verrons. Les Bosniens ont été trop imprécis dans leurs passes pour réussir à créer des décalages, et les deux ailiers pas assez actifs. A la décharge d'Ibisevic, ce n'est pas son poste habituel. Mais Ibricic n'a pas plus percuté. Il faut dire que la Bosnie a eu de grandes difficultés à ressortir proprement le ballon. Le Lyonnais Miralem Pjanic était censé être en quelque sorte la rampe de lancement de son équipe, et créer un lien entre la défense et les joueurs offensifs. Mais il n'a pas été à la hauteur. Les arrières latéraux ont bien tenté d'apporter du soutien offensif, mais trop sporadiquement, et sans succès. La seule occasion bosnienne est d'ailleurs venu d'un coup franc lointain de Pjanic détourné par Lloris alors qu'il semblait fuir le cadre. Révélateur de la stérilité offensive bosnienne.

La formation de l'équipe de France.
> France. A l'annonce de la composition de l'équipe, nombreux étaient les sceptiques devant les trois milieux jugés « défensifs » alignés. Il faut dire que les spécialistes s'indignaient déjà quand Domenech jouait avec deux récupérateurs, alors trois ! Car les Bleus ont évolué mardi soir en 4-3-3, avec Diarra en milieu défensif le plus reculé, et M'Vila et Diaby devant lui. Sur les ailes, Malouda et Valbuena avaient pour mission de soutenir Benzema, seul en pointe mais très disponible. Mais en réalité, ce n'était pas là un manque d'ambition de la part de Laurent Blanc, mais une adaptation réussie à un autre type de match. Après sa défaite en Biélorussie, la France n'était pas en position de force en Bosnie. On lui promettait, et les Bosniens les premiers, l'enfer. N'ayant pas à faire le jeu, il était logique de ne pas chercher à aligner trop de créateurs. Puisque dans une telle situation, il faut chercher à être très efficace à la récupération, très présents au pressing pour récupérer des ballons hauts, et se projeter vite vers l'avant. La première mi-temps des Bleus fut un modèle du genre. Car si l'équipe de France a eu un peu plus de difficultés à se montrer dangereuse en seconde période, elle a su imposer une pression constante au milieu de terrain bosnien, totalement dominé par le pressing et l'activité de Diarra, Diaby et M'Vila. Dans ce système, Abou Diaby a d'ailleurs été très précieux, puisque le joueur d'Arsenal, par sa technique, son physique et sa conservation du ballon, a souvent permis à son équipe de gagner une trentaine de mètres. Sa qualité de passes lui a également permis de lancer idéalement Malouda (2e), Benzema (12e, 26e), puis Valbuena avant le deuxième but (78e). Il s'est même montré dangereux, poussant trop son ballon à l'issue d'un une-deux avec Malouda, et perdant donc son duel avec Hasagic (28e). Il n'y avait donc pas réellement trois milieux « défensifs » alignés, mais bien des joueurs ayant un rôle précis : Diaby de relayeur, M'Vila un rôle intermédiaire, et Diarra strictement défensif. Ce dernier a d'ailleurs très bien étouffé Misimovic, tout comme Rami a mis Dzeko sous l'éteignoir. La solidité de la défense française est ainsi l'une des autres satisfactions de la rencontre, mais il est plus facile d'être serein quand les milieux de terrain dominent leurs vis-à-vis, soulageant ainsi l'arrière-garde. Quant aux latéraux, qu'on voit très offensifs avec Arsenal, il semble qu'ils avaient plutôt la consigne de rester prudents mardi soir, afin de rassurer l'ensemble défensif, même si Clichy est passeur décisif sur l'ouverture du score de Benzema.


- Les clés du match

> La domination du milieu de terrain français. Pas assez présent face à la Biélorussie, le milieu de terrain français a totalement dominé les débats mardi soir. Rassuré et solidifié par la titularisation du Bordelais Alou Diarra, l'entrejeu des Bleus a mis beaucoup d'impact physique et d'agressivité dans le pressing, récupérant des ballons très hauts, empêchant les Bosniens de développer leur jeu. Diaby et M'Vila étaient les premières lames de ce pressing, et Diarra s'occupait de ce qui leur avait échappé. Mais si ce secteur a brillé en Bosnie, ce n'est pas pour autant que Laurent Blanc le reconduira à l'identique lors des prochaines rencontres des Bleus. Ce système a en effet fonctionné alors que l'équipe de France était déchargée de la tâche de faire le jeu, la Bosnie voulant le prendre à son compte. Dans un autre contexte, face à des équipes plus regroupées, il ne serait ainsi pas surprenant de voir un ou deux créateurs (Gourcuff, Nasri...) alignés.

> Le jeu dans les intervalles. On n'y fait que rarement attention, mais le jeu sans ballon est au moins aussi important que le jeu avec ballon. La faculté d'un joueur à bien se déplacer, à bien se positionner dans l'espace, est prépondérante. Les joueurs de l'équipe de France ont été particulièrement intelligents dans ce domaine mardi soir, notamment Florent Malouda et Karim Benzema. Le premier, depuis son aile gauche, a souvent repiqué dans l'axe, dans l'espace entre la défense et le milieu de terrain, dans le dos de Pjanic, souvent. Pas suivi par Mujdza, son défenseur, il a ainsi pu être régulièrement trouvé en bonne position, même s'il n'a certes pas toujours très bien exploité ces situations. Karim Benzema, quant à lui, a très bien su gêner l'arrière-garde bosnienne par ses déplacements, en allant vers l'aile gauche, ou en se plaçant dans l'espace entre les deux défenseurs centraux. Mais pour faire fructifier ces déplacements intelligents, il faut des joueurs capables de faire les bonnes passes. Abou Diaby a été très précis mardi, tout comme Yann M'Vila, qui dispose d'une qualité de passe intéressante.

- L'homme du match

> Abou Diaby. Le joueur d'Arsenal, pas à l'aise au poste de meneur de jeu contre la Biélorussie, a retrouvé en Bosnie un poste qu'il affectionne, celui de milieu relayeur, pouvant partir de loin dans de grandes chevauchées. Sa technique, sa protection de ballon et sa qualité de passe ont fait beaucoup de mal aux Bosniens. S'il a un peu moins pesé en deuxième mi-temps, il a néanmoins eu la clairvoyance de servir Valbuena en retrait, celui-ci servant ensuite Malouda pour le deuxième but des Bleus. Avec les retours possibles des Toulalan, Gourcuff, Nasri ou Lassana Diarra, la concurrence sera rude au milieu de terrain, mais Abou Diaby a incontestablement marqué des points mardi soir. Il doit maintenant réitérer ce genre de performance.

- Les enseignements

> Bosnie-Herzégovine. On les annonçait redoutables, mais les Bosniens n'ont pas existé face à l'équipe de France. Mais il y a surtout trop de disparités de niveau entre joueurs dans cette équipe. D'autant que certains potentiels sont gâchés car pas alignés à leur meilleur poste (Ibisevic notamment). Il manque en tout cas un équilibre à cette équipe, les attaquants étant souvent trop esseulés, et pas assez actifs défensivement. La Bosnie n'était pas au niveau qu'on attendait d'elle.

> France. Cette victoire est un véritable soulagement pour les Bleus, qui ont réalisé un match plein, très bien maîtrisé. Cela faisait longtemps. On a en tout cas pu noter l'importance d'Alou Diarra, qui a transformé le milieu de terrain de l'équipe de France. Valbuena a également montré qu'il pouvait être utile sur le côté droit. Benzema a prouvé qu'il était le meilleur attaquant français, mais il doit retrouver du rythme pour réellement évoluer à son meilleur niveau. Ce match a aussi permis de constater une entente croissante entre les défenseurs centraux Adil Rami et Philippe Mexès, solides, et qui semblent prendre leurs marques.

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