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Barrage retour de LdC - La Sampdoria n'a pas tenu la distance

Menée 3-0 à Brême au match aller du barrage de la Ligue des Champions, la Sampdoria avait inscrit dans les arrêts de jeu, par son attaquant Giampaolo Pazzini, le but qui lui permettait de continuer à espérer, s'inclinant 3-1 au final. Ce but avait son importance, car une victoire par deux buts d'écart pouvait suffire pour que le club de Gênes se qualifie, hier soir, à l'occasion du match retour. Longtemps en position de qualifiée, la Sampdoria pensait avoir fait le plus dur, avant de se faire cruellement rejoindre par les Allemands. L'analyse de la rencontre.


- La fiche

> SAMPDORIA GÊNES (ITA) 3-2 a.p. (2-0) WERDER BRÊME (ALL)
                                            (1-3 à l'aller)
Stade Luigi Ferraris. Arbitre : M. Viktor Kassai.
Buts : Pazzini (8e, 13e), Cassano (85e) pour la Sampdoria ; Rosenberg (90e+3), Pizarro (100e) pour le Werder.
Avertissements : Dessena (23e), Gastaldello (77e), Palombo (88e) pour la Sampdoria ; Prödl (13e), Arnautovic (79e), Pizarro (93e) pour le Werder.

SAMPDORIA - Curci ; Stankevicius, Volta, Gastadello, Ziegler ; Semioli, Palombo (cap.), Guberti (Tissone, 66e, puis Mannini, 73e), Dessena ; Pazzini, Cassano (Pozzi, 90e). Entraîneur : Domenico Di Carlo.
WERDER - Wiese ; Fritz, Mertesacker, Prödl, Pasanen (Boenisch, 79e) ; Borowski (Arnautovic, 63e), Frings (cap.), Bargfrede, Marin ; Pizarro, Wagner (Rosenberg, 72e). Entraîneur : Thomas Schaaf.

- Les tactiques

La formation de la Samp'.
Les deux équipes étaient organisées pratiquement de la même façon, dans des 4-4-2 que l'on pourrait qualifier d'asymétriques, les deux ailiers de chaque équipe n'ayant pas le même rôle. Pour la Sampdoria, à droite, un pur ailier en la personne de Semioli, à gauche, un milieu de terrain plus reculé, Dessena, plus axial et défensif, qui coulissait d'ailleurs beaucoup vers l'axe en phase défensive. Et comme à de nombreuses reprises, son adversaire direct Tim Borowski, qui occupait le flanc droit allemand, faisait de même, une large bande de terrain était parfois inoccupée. Du côté du Werder, c'est Marko Marin, positionné sur le flanc gauche, qui avait pour rôle de percuter. En phase défensive, les milieux de terrain des deux équipes se resserraient dans l'axe, coulissant vers les ailes si nécessaire, et se déployant un peu plus sur la largeur lors de la récupération du ballon. Le milieu de terrain axial de la Sampdoria, comme celui du Werder, n'était par ailleurs pas disposé à plat. Palombo occupait un poste de sentinelle devant la défense, mais aussi de principal organisateur, profitant de sa position reculée pour avoir le jeu face à lui et servir de rampe de lancement pour ses joueurs offensifs. Son coéquipier Guberti était quant à lui un peu plus avancé, chargé de soutenir les attaques de son équipe en se projetant vers l'avant. Du côté du Werder, c'est Frings qui occupait le poste d'organisateur reculé, et Bargfrede celui du milieu relayeur. Quant aux lignes d'attaque, là aussi, on trouvait dans chaque équipe un attaquant de pointe, chargé d'occuper l'axe (Pazzini pour Gênes, Wagner pour le Werder), et un attaquant en soutien, plutôt côté gauche pour l'Italien Cassano, plutôt en position de 9 et demi pour le Péruvien de Brême Pizarro.

La formation du Werder.
Dans le jeu, cependant, les deux équipes avaient deux stratégies bien distinctes. La Sampdoria a voulu enflammer le match très tôt, en exerçant un pressing haut et en jouant vite vers l'avant. Elle l'a réussi en menant rapidement 2-0 grâce à un doublé de Pazzini. Elle a ensuite pu gérer son avance, restant solide défensivement, n'étant pratiquement pas menacé par le Werder, sauf sur coups de pied arrêtés, où elle était dominée en taille par les Allemands (Prödl, Mertesacker, Borowski, Pizarro, Wagner...). La Sampdoria a ensuite profité d'un contre pour inscrire ce qu'on pensait être le but du coup de grâce pour le Werder, grâce à une « Madjer » de Cassano (talonnade derrière la jambe d'appui). Mais les Allemands, sans génie tout au long de la partie, manquant de vivacité pour déstabiliser la défense italienne, n'étaient jamais qu'à un petit but de la prolongation. Profitant de la baisse de régime physique de la « Samp' », qui n'a pas encore repris la compétition en championnat, ils ont peu à peu pris le dessus. Sans réussir à être dangereux dans un premier temps, leur jeu dépendant trop des accélérations de Marko Marin sur la gauche, qui a longtemps été bien muselé par Stankevicius. Mais un crochet et une frappe de Markus Rosenberg dans les arrêts de jeu ont suffi pour que le Werder revienne dans la course pour la qualification, arrachant la prolongation. Physiquement, les Italiens n'ont alors logiquement pas tenu la distance, d'autant que la confiance avait changé de camp. Et ce qui était prévisible arriva : Pizarro, invisible pendant le reste du match, récupérait une passe de Marin pour tromper Curci d'une frappe à ras de terre et envoyer Brême en Ligue des Champions.


- Les clés du match

> Le réalisme de la Sampdoria. Si la Sampdoria de Gênes ne s'est pas procurée beaucoup d'occasions au cours de ce match, elle a pu compter sur le réalisme de ses attaquants, Giampaolo Pazzini et Antonio Cassano, pour concrétiser les quelques opportunités qui se sont présentées à eux. Ils ont été bien aidés par les largesses de la défense du Werder, qui a oublié le premier au second poteau lors du premier but, qui a manqué d'agressivité sur la magnifique deuxième réalisation du même Pazzini, avant de perdre le ballon au pire endroit sur le but de Cassano, juste devant sa surface, alors que l'équipe était en transition entre une phase défensive et offensive. La Sampdoria, longtemps en position de qualifiée, avait donc fait ce qu'il fallait offensivement, mais a vu la qualification lui échapper à cause d'une baisse de régime physique.

> La fatigue physique de la Sampdoria. D'un côté, le Werder Brême, qui a déjà disputé des rencontres de Coupe d'Allemagne et de Bundesliga. De l'autre une équipe de la Sampdoria qui n'a pas encore repris la compétition en championnat, et dont le seul match officiel était le match aller de ce barrage. Dans la chaleur étouffante de Gênes hier soir, les difficultés physiques qu'ont rencontrées les Italiens, en manque de compétition, était prévisibles. A quelques minutes près, elles n'auraient néanmoins pas empêché leur qualification. Mais reculant peu à peu, ne parvenant plus à ressortir le ballon, ils ont plié, puis lâché, sous la pression d'Allemands bien plus frais. Le fossé était flagrant durant la prolongation, d'autant que le Werder avait été revigoré par son but tardif. La Sampdoria n'avait tout simplement plus les jambes pour aller chercher la qualification.

- L'homme du match

> Marko Marin. Le dépositaire du jeu du Werder hier soir en l'absence de Mezut Özil, parti au Real Madrid, et d'Aaron Hunt, blessé, c'était lui. Le petit ailier a longtemps été neutralisé par Stankevicius. Son jeu était trop stéréotypé, manquait de variation : il en faisait trop, oubliait la dernière passe, ne repiquait pas dans l'axe. Problématique pour son équipe quand on sait qu'il en était néanmoins l'élément le plus actif ! Mais profitant de la fatigue physique des Italiens, il a peu à peu fait la différence, surtout en prolongation, prenant le dessus sur son couloir gauche, et variant un peu plus son jeu. Il a ainsi repiqué dans l'axe pour frapper (une barre à la 93e, un poteau à la 120e), ou été passeur décisif pour le but de Pizarro (100e). A seulement 21 ans, il est assurément un joueur à suivre.


- Les enseignements

> Sampdoria. Les Italiens n'étaient pas encore prêts physiquement pour disputer un match européen entier. Mais ils auront une carte intéressante à jouer en Europa League une fois qu'ils auront plus de compétition dans les jambes, car ils ne manquent pas de talent, notamment offensif avec le duo Pazzini - Cassano. Reste que dans l'immédiat, cette élimination, qui plus est après prolongation, qui plus est après avoir été longtemps qualifié, aura des conséquences à la fois physiques et morales pour leurs débuts en Série A samedi, avec la réception de la Lazio Rome.

> Werder Brême. Du côté des Allemands, le principal enseignement de cette rencontre est qu'ils vont mettre du temps à se remettre du départ au Real Madrid de Mezut Özil. Ils ont hier soir montré des lacunes flagrantes dans la conservation du ballon et la créativité offensive, proposant un jeu trop stéréotypé, basé sur de longs ballons vers les attaquants, et trop dépendant de Marko Marin. Il va donc falloir un temps d'adaptation au Werder de Brême. Leur lourde défaite 4-1 à Hoffenheim en inauguration de la Bundesliga en est une autre preuve.

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