Ce soir se dispute le reste des seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue, entamés hier. Organisée depuis 1994 dans sa forme actuelle, cette coupe, qui met en compétition l'ensemble des clubs professionnels français, est aujourd'hui décriée. A l'opposée de l'historique Coupe de France, dont le charme et la popularité sont bien plus importants, la compétition organisée par la Ligue de Football Professionnel pose plus de problèmes qu'elle n'a d'avantages. Beaucoup souhaiteraient la voir disparaître. Pesons le pour et le contre.
Des rentrées financières importantes...
Si la Coupe de France séduit par son charme et son poids historique, la Coupe de la Ligue a elle, de son côté, des arguments plus économiques. En effet, les primes de qualification y sont bien plus importantes (environ 1,7 million d'euros pour le vainqueur, par exemple, et 1,08 million pour le finaliste). Pas négligeable alors que les clubs français vivent des temps économiques difficiles, certains ayant de grosses difficultés à boucler leur budget. Même si ces primes ont légèrement baissé pour les premiers tours, la Coupe de la Ligue a donc surtout une finalité économique pour les clubs.
...mais un manque d'intérêt
Un intérêt économique pour les clubs, souvent pas compensé par l'intérêt sportif que lui accordent les entraîneurs, tout comme les téléspectateurs. Car la Coupe de la Ligue est souvent utilisée par les clubs pour faire tourner leur effectif et donner du temps de jeu aux remplaçants ou à ceux qui ne jouent pas en championnat. La qualité du spectacle proposé est alors souvent bien pauvre (joueurs de moins bonne qualité, dans des compositions d'équipe inédites et donc manquant de repères), ce qui rejaillit sur le faible attrait de la compétition pour le téléspectateur. Au contraire de la Coupe de France, qui permet des oppositions extrêmes entre petits clubs amateurs et clubs professionnels, et donc dans le mythe très porteur de David contre Goliath, avec la possibilité de surprises et l'élimination du « gros » par le « petit ». Pour les joueurs, les entraîneurs et les téléspectateurs, la Coupe de la Ligue est donc une compétition secondaire. D'autant que le système instaurée il y a quelques saisons de têtes de série octroyées aux équipes qualifiées pour une Coupe d'Europe, et qui entrent dans la compétition en huitièmes de finale, est inégalitaire et peu fondé.
Une visibilité pour le football français sur les chaînes du service public
Malgré ce faible intérêt, la Coupe de la Ligue est diffusée sur les chaînes du groupe France Télévision (qui en a acheté les droits pour environ 30 millions d'euros). Alors que la Ligue 1 est diffusée uniquement sur des chaînes à abonnement (Canal +, Orange Sport), cela permet donc de rendre visible le football français sur une chaîne publique gratuite. Les moins fortunés peuvent donc regarder du football français à la télévision autrement que pour l'équipe de France. Même si pour ça il y a également la Coupe de France...
Un problème de calendrier
Chaque année, le marronnier du problème du calendrier des clubs de Ligue 1 refait surface. Pas encore cette saison, mais c'est souvent aux alentours du mois de février, quand certains clubs doivent enchaîner les matchs entre les deux coupes, le championnat et la Coupe d'Europe, dans des conditions difficiles à cause de l'hiver. Justifiée en partie par le passage à dix-huit clubs en Ligue 1, qui avait libéré de la place dans le calendrier, la Coupe de la Ligue a néanmoins été maintenue lorsque l'on est repassé à vingt clubs, en 2002-2003. Forcément, les matchs supplémentaires ne facilitent pas l'acceptation de la coupe, puisque la priorité des clubs va au championnat, qui font alors souffler leurs meilleurs joueurs au moment de la Coupe de la Ligue. Pour retrouver un calendrier raisonnable, qui ne mette pas en danger la santé des joueurs par l'enchaînement des rencontres, il faudrait donc soit repasser à dix-huit clubs en Ligue 1, soit supprimer la Coupe de la Ligue.
La Coupe de la Ligue, aujourd'hui fortement remise en question, ne doit sa survie que grâce à ses importantes primes économiques. Car l'intérêt d'une compétition délaissée par les clubs, qui se privent de leurs meilleurs joueurs pour la disputer, est moindre. D'autant qu'elle alourdit un calendrier déjà bien chargé. La suppression de cette coupe est ainsi régulièrement évoquée (mais pas par la LFP, qui tient trop à sa Coupe de la Ligue), même si désormais, face à la faible probabilité que cela arrive, on parle plus d'un retour à une Ligue 1 à dix-huit clubs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire