C'était le choc de cette sixième journée de Premier League. Le choc entre Manchester City au City of Manchester Stadium était attendu, mais aura été au final assez fermé. Si Chelsea a longtemps semblé supérieur, les Citizens ont été solides pour emporter la décision (1-0) sur un contre, grâce à Carlos Tevez. L'analyse de la rencontre.
- La fiche
> MANCHESTER CITY 1-0 (0-0) CHELSEA
47 203 spectateurs au City of Manchester Stadium. Arbitre : M. Andre Marriner.
But : Tevez (59e).
MANCHESTER CITY : Hart ; Boyata (Boateng, 89e), K. Touré, Kompany, Zabaleta ; De Jong, Barry ; Silva (Johnson, 78e), Y. Touré, Milner ; Tevez (cap., Adebayor, 86e). Entraîneur : Roberto Mancini.
CHELSEA : Cech ; Ivanovic, Alex, Terry (cap.), Cole ; Essien, Mikel (Zhirkov, 69e), Ramires (McEachran, 80e) ; Anelka, Drogba (Sturridge, 75e), Malouda. Entraîneur : Carlo Ancelotti.
- Les tactiques
> Manchester City. L'équipe de Roberto Mancini était disposée dans un 4-2-3-1 (ou 4-5-1 en situation défensive) devenu très commun dans le football actuel. Les défenseurs latéraux, Boyata et Zabaleta, étaient chargés de se projeter vers l'avant, tandis que les deux ailiers, Silva et Milner, repiquaient dans l'axe pour revenir sur leur bon pied, ayant été alignés côté opposé à l'entame de la rencontre. Devant la défense, De Jong était cantonné à un rôle de sentinelle, tandis que Barry était le premier relanceur de son équipe (avec succès : 42 passes tentées, toutes réussies pour l'international anglais). Yaya Touré, habitué à évoluer devant la défense au Barça, était quant à lui positionné plus haut, en soutien du toujours très remuant Carlos Tevez, chargé de couvrir tout le front de l'attaque des Sky Blues. Au final, cela donnait un système très axial, notamment à cause de l'incapacité des défenseurs latéraux à faire la différence. Roberto Mancini a tenté d'élargir un peu plus le jeu après la pause en faisant permuter Silva et Milner, qui évoluaient alors du côté de leur bon pied, les forçant à plus prendre la largeur. Cela n'a néanmoins pas plus perturbé Chelsea, très rarement mis en danger (seulement trois tirs cadrés). Et ce principalement à cause de la verticalité des passes des Citizens, qui ont peiné à se trouver dans les intervalles. Le but de Tevez est d'ailleurs venu d'un raid solitaire sur un contre après un corner de Chelsea, et non d'une action construite.
> Chelsea. De son côté, Chelsea était positionné dans son traditionnel 4-3-3 (là aussi 4-5-1 en position défensive, avec Drogba seul en pointe). Le schéma pour les ailes était relativement le même que pour Manchester City : bien que sur leur bon côté, Malouda et Anelka repiquèrent souvent dans l'axe pour profiter des dédoublements d'Ivanovic à droite et de Cole à gauche, venus apporter le surnombre. Au milieu du terrain, du très costaud, avec Mikel plus en retrait, et Essien et Ramires devant lui. Pas vraiment un milieu créatif donc, et ce à cause de l'absence de Frank Lampard, mais l'objectif était de faire la loi au milieu du terrain pour orienter le jeu sur les ailes ou de s'appuyer sur le volume de jeu de Drogba. Plus tranchants offensivement que leurs adversaires, les Blues n'ont néanmoins pas su concrétiser leur supériorité, bien neutralisés dans les vingt derniers mètres par la défense de City. Le fait que Michael Essien soit celui qui a le plus tiré au but (six tirs) est révélateur de l'impuissance de Chelsea samedi après-midi, notamment après l'ouverture du score.
- Les clés du match
> Le réalisme de Manchester City. S'ils n'ont pas été très dangereux, les Citizens ont su assurer l'essentiel en convertissant l'une de leurs seules occasions. En face, Chelsea a touché la barre sur une tête d'Ivanovic, puis manqué de précision dans la dernière passe ou le dernier geste (dix tirs non cadrés). Ce ne fut pas le cas pour City, Tevez sautant sur la première défaillance de la défense de Chelsea, qui a tardé à se replacer après un corner mal joué, pour ouvrir le score. Il n'en fallait pas plus aux Mancuniens, qui ont ensuite encore plus fermé la porte en défense, bien aidés par l'impuissance de Chelsea, déstabilisé par le but, qui n'a plus trouvé de solutions.
> Drogba neutralisé. Alors qu'il fait souvent la décision pour les Blues, l'attaquant ivoirien a été étouffé par Kolo Touré et Vincent Kompany, les défenseurs centraux de City. Avec un seul tir du match, Didier Drogba n'a pas eu son rendement habituel, ni la liberté pour s'exprimer, bien gardé par l'arrière-garde mancunienne. Un seul tir, moins de trente ballons joués, il a été réduit à la portion congrue.
- L'homme du match
> Nigel De Jong. Le milieu de terrain international hollandais a su répondre au défi physique imposé par l'entrejeu de Chelsea, et a été un roc impassable. Bon relanceur (36 passes réussies sur 37), il a aussi permis à son équipe de ressortir proprement. Son travail de l'ombre a grandement contribué à la solidité défensive de son équipe, qui se retrouvait souvent en surnombre face aux attaquants de Chelsea.
- Les enseignements
> Manchester City. Pas géniaux, les Citizens ont néanmoins remporté une victoire importante, à la fois pour leur confiance, mais aussi sur le plan comptable, revenant à quatre points des Blues, qui ont concédé là leur première défaite de la saison. S'ils ont encore besoin de réglages, notamment offensifs, les joueurs de Roberto Mancini se replacent au classement. Reste que certains points restent à améliorer, notamment sur le plan offensif. Et Yaya Touré, pas aligné à son poste de prédilection, et l'Espagnol David Silva, n'ont pas encore convaincu.
> Chelsea. Battus pour la première fois cette saison, les joueurs de Carlo Ancelotti ont certes semblé supérieurs à Manchester City, mais se sont retrouvés sans solutions après l'ouverture du score. Si le Ghanéen Michael Essien monte en puissance après une saison dernière gâchée par une longue blessure, l'absence de Frank Lampard s'est cruellement faite sentir, notamment pour créer le lien entre le milieu de terrain et l'attaque.
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