Barre horizontale de navigation

Coupe de la Ligue, 8e de finale – Paris renverse la tendance

Lyon et Paris s'affrontaient pour ce qui était le choc des huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue. Une compétition décriée, mais qui offre parfois de belles rencontres, dont celle-ci, entre deux équipes qui ont joué le jeu, alignant une grande partie de leurs titulaires habituels. L'OL a longtemps cru tenir la qualification grâce à une grosse première mi-temps, mais le PSG a su revenir en fin de rencontre et arracher la victoire en prolongation. L'analyse de la rencontre.



- La fiche

LYON 1-2 (1-0, 1-1) PARIS
26 587 spectateurs au stade Gerland. Arbitre : M. Ruddy Buquet.
Buts : Briand (39e) pour Lyon ; Bodmer (86e), Giuly (101e).
LYON : Vercoutre (cap.) ; Gassama, Diakhaté, Lovren, Källström ; Pjanic, Gonalons (Lisandro, 98e), Grenier (Gourcuff, 84e) ; Briand (Bastos, 67e), Gomis, Pied. Entraîneur : Claude Puel.
PARIS : Coupet ; Jallet, Camara, Armand (cap.), Ceara ; Clément, Chantôme (Giuly, 78e) ; Sessegnon, Bodmer (Erding, 94e), Luyindula (Makonda, 118e) ; Hoarau. Entraîneur : Antoine Kombouaré.

- Les tactiques

> Lyon. Claude Puel a reconduit son désormais habituel 4-3-3, avec quelques modifications par rapport à ses titulaires habituels. Bastos ou Lisandro sur le banc, ce sont Gomis (dans l'axe) et Pied (à gauche) qui étaient titulaires, seul Jimmy Briand, le meilleur lyonnais depuis le début de la saison, conservant son poste. Ce trio offensif a d'ailleurs démontré toute sa complémentarité : le jeu dos au but et en déviations de Gomis, les dribbles courts de Pied et les courses dans la profondeur de Briand ont posé beaucoup de problèmes à la défense parisienne, tout comme les nombreuses permutations des deux ailiers. Au milieu de terrain, Gonalons a évolué en sentinelle devant la défense, tandis que Grenier et Pjanic occupaient une position un peu plus avancée. Le Bosnien a d'ailleurs pris en charge l'organisation du jeu lyonnais, venant souvent se placer en soutien dans l'axe. Derrière, Gassama a parfois apporté le surnombre dans son couloir droit, tandis que Källström s'est contenté de ne pas prendre de risques à un poste habituel. La charnière Diakhaté – Lovren, qui avait déjà évolué ensemble en Ligue 1 ou en Champion's League, a de son côté confirmé sa relative solidité. En situation offensive, les Lyonnais cherchaient à vite se projeter vers l'avant, s'appuyant sur les déviations vers les ailes de Gomis pour créer des décalages, avec à l'origine la qualité technique et de passe de Pjanic ou du jeune Grenier, plutôt convaincant. Dès la perte du ballon, les lignes lyonnaises se resserraient dans un 4-5-1 pour lancer un pressing bien organisé et discipliné, qui leur permit de récupérer beaucoup de ballons hauts (notamment sur l'ouverture du score de Briand). Le milieu de terrain lyonnais a également dominé l'entrejeu parisien en première mi-temps, dans l'agressivité et les duels. Devant à la mi-temps, l'OL a tenté de gérer son avance, mais a trop reculé et subi la domination de Parisiens plus agressifs et plus frais. Une erreur de relance exploitée par Bodmer et un cafouillage, et les hommes de Claude Puel concédèrent la prolongation puis l'élimination. A la fatigue physique s'ajoute donc le préjudice moral d'un tel revirement de situation.

> Paris. Alignés initialement en 4-2-3-1, les joueurs parisiens n'occupaient pas la même zone en phase offensive ou défensive. Guillaume Hoarau évoluait en pointe, et a été très précieux dans le jeu aérien. A gauche, Luyindula bloquait le couloir, et se portait en position de deuxième attaquant en situation d'attaque. A droite, Sessegnon venait souvent se placer dans l'axe, en soutien. Cela a d'ailleurs longtemps posé problème, Bodmer était censé occuper cette zone. Après la pause, Sessegnon est plus resté sur son côté droit, laissant le soin à l'ancien Lyonnais d'organiser le jeu (avec peu de succès il est vrai, hormis sur son but, plein de classe). Derrière ce quatuor offensif, Clément et Chantôme évoluaient devant la défense, le second faisant le lien entre la défense et l'attaque. Quant à la défense, Jallet a très souvent pris son couloir, profitant de l'espace libéré par les courses vers l'axe de Sessegnon. Son homologue du côté gauche, le Brésilien Ceara, a lui été plus emprunté, n'évoluant pas sur son bon pied. Trop passifs et pas assez agressifs en première période, les hommes d'Antoine Kombouaré se sont bien repris après le repos, même s'il leur a manqué la précision dans la dernière passe. Mais ils ont su profiter d'une mauvaise relance lyonnaise et d'un coup de pied arrêté pour inverser la tendance, prenant le dessus physiquement et moralement.

- Les clés du match

> Le manque de réalisme lyonnais. L'OL aurait pu se mettre à l'abri d'un tel scénario en convertissant ses nombreuses occasions. Mais soit la maladresse, soit un bon Coupet, soit la malchance (une barre, un poteau), se sont mis en travers de la route des attaquants lyonnais. Les hommes de Claude Puel se sont ainsi exposés à la moindre erreur défensive, survenue avec la mauvaise relance dans l'axe de Gassama menant à l'égalisation de Bodmer. La confiance avait ensuite changé de camp.

> Le doute lyonnais après l'égalisation. Alors que le PSG avait peiné à se montrer dangereux, l'égalisation a rendu la défense lyonnaise fébrile, et les joueurs de la capitale ont eu plusieurs opportunités de l'emporter avant la prolongation. Et c'est logiquement que Giuly donna l'avantage aux Parisiens (1-2, 101e). Lyon tenta ensuite de revenir, mais de manière désordonnée, et c'est même Paris qui aurait pu faire le break. Cette élimination va faire mal au moral de l'OL.

- L'homme du match

> Guillaume Hoarau. L'attaquant parisien n'a toujours pas marqué, il est toujours en manque de confiance devant le but, mais il a abattu un travail énorme, tant offensif que défensif. Impérial dans le jeu aérien, il a souvent trouvé ses coéquipiers par ses déviations, mais aussi été très précieux sur coups de pied arrêtés défensifs. Très présent également au pressing, il a couvert tout le front de l'attaque parisienne. Il ne lui a donc manqué que de trouver le chemin des filets. Mais l'attaquant international français est sur la bonne voie.

- Les enseignements

> Lyon. L'OL avait retrouvé des couleurs depuis quelque temps, et une victoire ce soir aurait confirmé la tendance tant les Rhodaniens ont montré de belles choses, notamment en première période. Ils ont aussi manqué de réussite, touchant deux fois les montants (Pied sur la barre 80e, Pjanic sur le poteau 83e). Les Lyonnais se sont battus, ont tout donné, mais sont finalement éliminés sur deux coups du sort. Reste que dans le contexte actuel, une victoire aurait fait du bien au moral des Gones. Au contraire, l'élimination remet la pression sur Claude Puel.

> Paris. Le PSG a montré de belles ressources mentales pour aller chercher une qualification qui a longtemps semblé compromise. Trop apathique en première période, les Parisiens ont su élever leur niveau de jeu. Si dans le jeu tout n'a pas été parfait, notamment dans la dernière passe, les hommes d'Antoine Kombouaré ont fait montre d'un état d'esprit exemplaire, à l'image de Guillaume Hoarau, très présent pour défendre l'avantage de son équipe. Reste que la prolongation risque de laisser des traces dans les jambes des Parisiens.

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...