Battu à domicile par le Sporting Portugal pour le premier match de la phase de poules d'Europa League, le LOSC devait réagir jeudi soir en Belgique, face à la Gantoise. Mais les hommes de Rudi Garcia n'ont pu obtenir qu'un nul de leur court déplacement, et n'ont toujours pas résolu leurs problèmes offensifs et dans le jeu. L'analyse de la rencontre.
- La fiche
> LA GANTOISE (BEL) 1-1 (1-1) LILLE (FRA)
10 000 spectateurs au Jules Ottenstation. Arbitre : M. Alexandru Tudor.
Buts : De Smet (5e) pour La Gantoise ; Frau (21e) pour Lille.
LA GANTOISE : Jorgacevic ; Baric, Wils, Suler, Skarabot ; Smolders (cap.), Azofeifa ; El Ghanassy, Conté (Ljubijankic, 65e), De Smet (Arbeitman) ; Coulibaly. Entraîneur : Francky Dury. Entraîneur : Eli Gutman.
LILLE : Landreau ; Debuchy (cap.), Rozenhal, Chedjou, Emerson ; Balmont, Cabaye (Sow, 84e), Gueye (Rami, 78e) ; Obraniak, Frau (Gervinho, 78e), Hazard. Entraîneur : Rudi Garcia.
- Les tactiques
> La Gantoise. Les Belges étaient organisés en 4-2-3-1, et ont adopté un jeu très direct, basé sur les déviations de leur attaquant de pointe, Elimane Coulibaly. Derrière celui-ci, trois joueurs, dont El Ghanassy, l'international espoir belge, qui a posé beaucoup de problèmes à Emerson par sa vivacité et ses dribbles. Conté était quant à lui en soutien de Coulibaly, mais n'a pas été très présent, au contraire de son remplaçant Ljubijankic, qui s'est déplacé plus intelligemment entre le milieu de terrain et la défense du LOSC. Plus bas sur le terrain, Smolders et Azofeifa étaient alignés devant la défense, mais avec un rôle bien distinct : centré sur la récupération pour le premier, et l'organisation du jeu pour le second. Si dans le jeu les Belges ont eu beaucoup de difficulté à se montrer dangereux, hormis en fin de rencontre, profitant de la baisse physique des Lillois, ils ont néanmoins montré de belles choses, et Coulibaly a constamment pris le dessus sur Chedjou et Rozenhal, notamment dans les airs. Reste que l'ensemble était assez brouillon, et que La Gantoise a également laissé entrevoir de grosses largesses défensives, que les Lillois n'ont pas su exploiter.
Le LOSC évoluait dans son traditionnel 4-3-3, qui se muait en 4-5-1 en situation défensive. Frau évoluait en pointe, mais dans un rôle différent de son homologue belge Coulibaly, beaucoup plus mobile. En soutien, Hazard et Obraniak occupaient les ailes, permutant beaucoup. Balmont, Cabaye et Gueye formaient quant à eux le triangle central du milieu de terrain lillois, avec Cabaye un temps milieu le plus en retrait, en position de meneur de jeu reculé, avant que Gueye ne prenne le rôle de sentinelle devant la défense, Cabaye récupérant son rôle traditionnel de milieu relayeur-passeur. Il a d'ailleurs réussi à trouver quelques belles ouvertures dans les intervalles, notamment dans l'espace entre les défenseurs centraux et les défenseurs latéraux belges. Mais sur le plan offensif, les Lillois ont effectué beaucoup trop d'erreurs techniques dans leurs contrôles, dans leurs passes, et pas assez appuyé leurs attaques, alors qu'il y avait la place. Frau, malgré son superbe but, a manqué de conviction à plusieurs reprises, tout comme Hazard. Le manque de soutien des milieux de terrain était par ailleurs très pénalisant, les Lillois manquant de présence dans la surface belge, notamment sur les centres. Debuchy et Emerson, les défenseurs latéraux, étaient chargés d'apporter offensivement en profitant des courses vers l'intérieur d'Obraniak et Hazard, mais n'ont pas eu un impact important. Défensivement, le LOSC a été en grande difficulté face au géant Coulibaly. Chedjou et Rozenhal, puis Rami, n'ont pas su trouver la solution face au jeu aérien et tout en déviations de l'attaquant gantois. Ils ont alors plutôt cherché à couper ses remises. Mais globalement, les Lillois n'ont pas été très sereins en défense, et ont été mis sous pression en fin de match. Il a fallu un grand Landreau pour préserver le match nul. L'incapacité du milieu de terrain lillois à ressortir le ballon proprement a été pénalisante, La Gantoise pouvant se montrer pressant.
- La clé du match
> Le déchet technique. Les deux équipes ont réalisé beaucoup trop d'erreurs techniques sur des contrôles ou des passes importantes, ce qui a au final donné un match assez étrange, pas vraiment rythmé, avec des occasions par fulgurance, ici sur ouverture de Cabaye, là sur une déviation de Coulibaly. Pour l'essentiel, on a assisté à une lutte physique pas vraiment enthousiasmante.
- L'homme du match
> Elimane Coulibaly. Meilleur buteur de La Gantoise en Jupiler League, le grand attaquant a été un véritable poison pour la défense lilloise. Impérial dans le jeu aérien, il a également très bien orienté le jeu de son équipe par ses déviations, notamment vers les ailiers De Smet et El Ghanassy. Il n'a pas eu d'occasion de but à proprement parler, mais il a fait beaucoup de bien à son équipe, lui permettant de jouer haut et de faire remonter le bloc avec des longs ballons. A revoir.
- Les enseignements
> La Gantoise. Sans complexes, les Belges ont montré des choses intéressantes, mais aussi leurs limites techniques. Très combatifs et âpres dans les duels, ils auraient pu emporter la mise en fin de match. Mais leur prestation d'ensemble a été plutôt moyenne. Ils restent néanmoins un candidat à la qualification, d'autant qu'ils semblent très à l'aise à domicile.
> Lille. Les Lillois n'y arrivent toujours pas. Flamboyants la saison passée, notamment en Europa League, les joueurs de Rudi Garcia n'ont pas retrouvé leur jeu. Peu de mouvements, peu de convictions dans les dribbles et les frappes, trop de déchet technique... Les joueurs n'ont pas changé, et pourtant le LOSC est bien loin de son niveau de l'année dernière. Ils semblent en manque d'automatismes, mais aussi émoussés physiquement. Eden Hazard, très tranchant d'habitude, en est la meilleure illustration. A l'image de son début de saison, l'international belge provoque moins, n'a plus son coup de rein, sa faculté d'accélération. Le LOSC inquiète.
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