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Les Bleus reconquièrent le Stade de France


Après leur victoire convaincante en Bosnie (0-2), les Bleus voulaient rompre la malédiction du Stade de France, où ils ne s'étaient plus imposés depuis près d'un an. Face à la Roumanie, les hommes de Laurent Blanc ont longtemps buté sur un mur, et auraient pu se faire surprendre. Mais un coaching gagnant du sélectionneur a permis à l'équipe de France de finalement s'imposer (2-0), se rassurer, et par là même prendre la tête du groupe D. L'analyse de la rencontre.




- La fiche

FRANCE 2-0 (0-0) ROUMANIE
80 000 spectateurs environ au Stade de France. Arbitre : M. Pedro Proença.
Buts : Rémy (83e), Gourcuff (90e+3).
FRANCE : Lloris ; Réveillère, Rami, Mexès, Clichy ; A. Diarra (cap.), M'Vila ; Valbuena (Rémy, 69e), Nasri (Gourcuff, 74e), Malouda ; Benzema (Payet, 86e). Entraîneur : Laurent Blanc.
ROUMANIE : Pantilimon ; Sapunaru, Tamas, Chivu (cap.), Rat ; Zicu (Deac, 46e), Florescu, Radoi, Cocis (Roman, 87e) ; Stancu ; Niculae (Marica, 63e). Entraîneur : Razvan Lucescu.

- Les tactiques

> France. L'équipe de France était organisée en 4-2-3-1, évolution du 4-3-3 aligné en Bosnie, forcé par la titularisation de Samir Nasri. Le Gunner a évolué en soutien de Karim Benzema, devant deux milieux plus reculés : Alou Diarra, sentinelle devant la défense, et Yann M'Vila, en position de relayeur. Sur le côté gauche, Florent Malouda a évolué étonnemment bas en première période, et dans une position assez axiale. Son pendant côté droit, Mathieu Valbuena, partait lui de son aile pour repiquer dans l'axe. Les deux arrières latéraux, Réveillère à droite et Clichy à gauche, étaient chargés d'exploiter les espaces libérés par les ailiers pour prendre leur couloir et apporter offensivement. Chacun a eu sa mi-temps, Réveillère étant le plus actif en première période, profitant d'une bonne entente avec un Valbuena volontaire, alors que Clichy a multiplié les courses après le repos. Défensivement, le bloc français était plutôt bien en place, même s'il a parfois semblé en difficulté devant des Roumains qui sortaient vite en contre, et se positionnaient bien dans les intervalles, entre la défense et le milieu de terrain bleus. Offensivement, en revanche, le soutien a manqué, Benzema se retrouvant trop souvent isolé au milieu de cinq ou six Roumains. Nasri a été très remuant en première période, plus discret en seconde, mais a plutôt bien rempli son rôle d'animateur de jeu français. Il fut à l'origine de toutes les occasions françaises en première période, par ses ouvertures (pour Malouda, dont la demi-volée trouva le petit filet, 19e, pour la tête de Diarra au dessus, 29e) ou ses dribbles. Alors que les Bleus semblaient piocher physiquement, Laurent Blanc a effectué des changements judicieux, la fraîcheur de Rémy, Gourcuff et Payet ayant permis à l'équipe de France de faire la différence en fin de match. Le bilan est globalement positif, donc, même s'il reste encore à progresser dans l'animation offensive. Mais la base défensive se solidifie peu à peu et gagne en assurance.

> Roumanie. Les Roumains ont adopté une stratégie simple, dans leur 4-5-1. Sans surprise, les hommes de Razvan Lucescu étaient très regroupés en phase défensive, avec huit à neuf joueurs dans leurs 30 derniers mètres et le seul Niculae en pointe, et éclataient vite en contre à la récupération du ballon, quatre à cinq joueurs se projetant vers l'avant. Si les deux ailiers Cocis et Zicu ont été très discrets, Stancu, en position de neuf et demi, a été dans tous les coups, se positionnant intelligemment entre les lignes françaises. Florescu, en milieu relayeur aux côtés de la sentinelle Radoi, a lui aussi été très actif. Et à l'image des latéraux français, Rat (à gauche) et Sapunaru (à droite) ont tenté d'apporter offensivement, ce dernier touchant même le poteau de Lloris, le tournant du match (71e). Très prudents en première période, les Roumains ont évolué un peu plus haut au retour des vestiaires, semblant prendre le dessus physiquement. Mais ils se firent paradoxalement surprendre en contre, sur un mauvais positionnement défensif, Chivu se faisant prendre de vitesse par Rémy sur l'ouverture du score. Les Roumains ont été fidèles à la tactique qu'ils avaient déjà utilisée lors des dernières confrontations avec l'équipe de France, et auraient très bien pu repartir avec au moins un point du Stade de France.

- Les clés du match

> Le poteau de Sapunaru. Alors que l'équipe de France semblait être à cours de solutions devant le solide bloc défensif roumain, les hommes de Razvan Lucescu se montrèrent peu à peu plus pressant en seconde période. Après une demi-volée de Florescu détournée par Lloris (47e), ils allaient même se procurer l'occasion de réaliser le hold-up parfait. A la 71e minute, sur un ballon perdu par Clichy, Deac est décalé sur le côté droit et centre en retrait pou Sapunaru. L'arrière latéral croise sa frappe. Poteau. C'est le tournant du match. Douze minutes plus tard, Rémy ouvre le score...

> Le coaching de Laurent Blanc. Alors que son équipe peinait, Laurent Blanc a effectué un coaching judicieux, apportant de la fraîcheur offensivement, et qui a fait la différence dans un match bloqué. C'est Loïc Rémy, entré à la place de Mathieu Valbuena, qui a ainsi ouvert le score, prenant de vitesse Chivu, et trompant Pantilimon d'une belle frappe croisée (1-0, 83e). Dimitri Payet, ensuite, entré à quelques minutes de la fin, a mis le feu à la défense roumaine sur les deux ballons qu'il a négociés. Sur le premier, une longue chevauchée, il a buté sur Pantilimon (90e). Deux minutes plus tard, il débordait à nouveau côté droit, feintait, puis trouvait Gourcuff en retrait pour le but du break (2-0, 90e+3). Gourcuff, autre joueur entré en cours de jeu, à la place de Samir Nasri...

- L'homme du match

> Alou Diarra. Le Bordelais est le patron du milieu de terrain mis en place par Laurent Blanc, et pas uniquement car il est le capitaine des Bleus. Il a été intraitable à la récupération du ballon, impérial dans les airs, et un premier relanceur efficace, comme en atteste son ouverture pour Loïc Rémy sur l'ouverture du score. Alors que les possibilités dans l'entre-jeu sont multiples pour Laurent Blanc, Alou Diarra s'impose comme un leader, tant dans le jeu que moralement. Sa présence rassure et soulage la défense française, bien plus sereine avec lui qu'en son absence (comme l'a prouvé la rencontre face à la Biélorussie début septembre, défaite 0-1). Les Bleus ont trouvé un patron.

Les enseignements

> France. Les Bleus ont confirmé leur victoire en Bosnie, et prennent du même coup la tête du groupe D. Bon pour la confiance, avant une rencontre qui s'annonce tranquille face au Luxembourg, mardi soir. Rami et Mexès ont confirmé leur bonne entente, et gagnent en sérénité à chaque rencontre. Alou Diarra a lui affirmé son statut de patron du milieu de terrain, et Samir Nasri montré qu'il pouvait prétendre à une place de titulaire. Laurent Blanc a ainsi le choix entre un entre-jeu physique en alignant Abou Diaby, ou plus technique avec Nasri. Cette victoire, la première au Stade de France depuis près d'un an, est en tout cas révélatrice des progrès des Bleus, qui se sont imposés au mental. Offensivement, il y a encore du travail (Malouda est par exemple loin du rendement qu'il a avec Chelsea), mais les perspectives sont encourageantes.

> Roumanie. Les Roumains ont failli réaliser le coup parfait. Très solides défensivement, ils auraient pu emporter les trois points sans le poteau du but de Lloris, qui a repoussé la frappe de Sapunaru (71e). Mais globalement, les coéquipiers de Christian Chivu, qui a tenu la baraque derrière, ont semblé assez limités techniquement. La perte d'Adrian Mutu, suspendu depuis janvier pour dopage, est considérable dans ce domaine. Jamais facile à jouer, la Roumanie pourrait néanmoins tirer son épingle du jeu dans un groupe D assez faible et homogène.

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