Après sa défaite à domicile dans le derby face à Saint-Etienne (0-1), le reléguant à une déshonorante 19e place en Ligue 1, l'Olympique Lyonnais se rendait en Israël plein de doutes pour affronter l'Hapoël Tel-Aviv. S'ils se sont imposés (1-3), les hommes de Claude Puel n'ont cependant pas réalisé un grand match, bien au contraire, mais ont su être réalistes et frapper au bon moment. L'analyse de la rencontre.
- La fiche
> HAPOËL TEL-AVIV (ISR) 1-3 (0-2) LYON (FRA)
15 000 spectateurs au Bloomfield Stadium. Arbitre : M. Howard Webb.Buts : Enyeama (79e) pour l'Hapoël ; Bastos (7e, 36e), Pjanic (90e+4) pour Lyon.
TEL-AVIV : Enyeama ; Bondarv, Badier (cap.), Douglas, Ben Dayan ; Vermouth, Rocchi (Shivhon, 59e), Yadin, Zahavi (Abutbul, 59e) ; Shechter, Sahar (Tamuz, 76e). Entraîneur : Eli Gutman.
LYON : Lloris ; Réveillère, Diakhaté, Lovren, Cissokho ; Gourcuff (Pjanic, 76e), Toulalan, Källström ; Briand, Gomis (Pied, 63e), Bastos (Gonalons, 89e). Entraîneur : Claude Puel.
- Les tactiques
> Hapoël Tel-Aviv. Les Israéliens ont évolué dans un 4-4-2 assez classique dans sa disposition de départ, mais avec une mise en place intéressante en possession du ballon. Rocchi et Yadin étaient positionnés devant leur défense avec pour charge de transmettre rapidement le ballon à la récupération aux joueurs offensifs. Les deux ailiers, Vermouth et Zahavi, très vif et très remuants, ne restaient quant à eux pas sur leur aile, mais plongeaient dans l'axe, libérant l'espace pour la montée des défenseurs latéraux, Bondarv à droite, Ben Dayan à gauche, qui occupaient une position assez haute sur le terrain en situation offensive. Devant, Shechter et Sahar avaient pour rôle de permuter, de faire des appels dans le dos de la défense lyonnaise, et d'aller la provoquer en dribbles. En début de deuxième mi-temps, Rocchi et Yadin ont un peu plus soutenu les attaques de leur équipe, mais globalement, ce système très axial n'a pas permis de vraiment créer le danger, les rares occasions israéliennes venant plutôt des ailes ou de frappes de loin. L'imprécision dans la dernière passe et l'incapacité à enflammer la rencontre (notamment après la réduction du score à 1-2) ont été trop handicapantes. En phase défensive, Tel-Aviv opposait à Lyon un bloc très compact : tous les joueurs étaient repliés dans leur camp, mais la défense montait assez haut, à une trentaine de mètres de ses buts, afin de réduire au maximum les espaces. Cela a permis à l'OL de trouver quelques belles ouvertures dans le dos des défenseurs, mais ce système a néanmoins plutôt bien fonctionné, surtout grâce au peu de mouvement des Lyonnais.
> Lyon. Quant à l'OL, il était disposé dans un 4-3-3 qui devrait être le système de base avec l'arrivée de Gourcuff. En phase défensive, il se muait en 4-5-1, les ailiers Bastos et Briand reculant d'un cran. Dans l'axe du milieu de terrain, Toulalan était la pointe la plus défensive du triangle, complété par Gourcuff dans l'axe droit, et Källström dans l'axe gauche. Ces deux derniers joueurs sont plutôt des relayeurs, et cela a handicapé Lyon dans la récupération du ballon, Toulalan se retrouvant souvent livré à lui-même, et en infériorité numérique face aux Israéliens, notamment avec les courses vers l'axe des ailiers. Les arrières latéraux Réveillère et Cissokho ont quant à eux été mis en difficulté par la vivacité de leurs vis-à-vis, mais ont été bien suppléés par Lovren et Diakhaté, qui, malgré quelques hésitations, ont réalisé un match correct. En situation offensive, les Lyonnais ont beaucoup cherché Yoann Gourcuf, chargé d'orienter le jeu et de venir en soutien du trio offensif. Néanmoins, l'OL a manqué de mouvements devant pour déstabiliser la défense israélienne, et la circulation du ballon était également trop lente, face à un bloc bien en place. Ce n'est pas un hasard si les deux buts de Bastos sont venus sur coups de pied arrêtés (penalty et suite à un corner), le but de Pjanic étant anecdotique. En difficulté physique en fin de rencontre, les Lyonnais ne se sont pas affolés après la réduction du score, et ont plutôt bien géré les dernières minutes. Si le 4-3-3 devrait être reconduit à l'avenir, les joueurs ne semblent pas encore y être totalement à l'aise, notamment offensivement.
- Les clés du match
> Le réalisme de Lyon. Ils n'ont pas été très dangereux, les Lyonnais. Ce sont même plutôt les Israéliens qui se sont montrés le plus menaçant, notamment en seconde période. Mais l'expérience européenne de l'OL a fait la différence, puisque les joueurs de Claude Puel ont su convertir leurs quelques opportunités. Après son penalty, Bastos s'est offert un doublé d'une superbe volée, au plus fort de la domination israélienne en première période, tuant le match, alors qu'Enyeama n'a pas vraiment été mis en difficulté par ailleurs. Les Lyonnais ont donc retrouvé le réalisme qui leur avait fait défaut quelques jours plutôt lors du derby face à Saint-Etienne (0-1), mais il faudra confirmer en Ligue 1.
> L'imprécision de Tel-Aviv. Intelligents dans leurs déplacements entre les lignes lyonnaises, les milieux offensifs et attaquants israéliens ont été moins en réussite dans la réalisation des gestes décisifs. La dernière passe a souvent été manquée alors qu'un décalage avait été créé, par exemple. Vermouth, notamment, s'est souvent retrouvé en position intéressante, sans jamais faire les bons choix. Et après la réduction du score du gardien Enyeama sur penalty, les Israéliens ont semblé déjouer, abusant de longs ballons, alors que c'est dans le jeu au sol qu'ils avaient mis la défense lyonnaise en difficulté jusque-là.
- L'homme du match
> Michel Bastos. Il est difficile de ressortir un joueur en particulier tant la prestation des vingt-deux acteurs a été moyenne. Mais l'ailier brésilien a inscrit un doublé, dont une superbe volée, qui a fait beaucoup de bien à son équipe. Petit bémol, cependant, la petite alerte musculaire en toute fin de match, qui l'a contraint à sortir.
- Les enseignements
> Tel-Aviv. Très volontaires, les Israéliens manquent cependant d'expérience européenne pour faire la différence dans ce genre de rencontre. Ils ont su mettre en difficulté l'arrière-garde lyonnaise, mais n'ont pas eu la lucidité pour prendre les bonnes décisions. Le manque d'expérience s'est également ressenti dans leur gestion du match. Ils ont réalisé une très bonne entame de seconde période, et sont revenus à 1-2 à dix minutes du terme. On s'attendait alors à une fin de match de feu, mais il n'en fut rien, car les Israéliens ont déjoué, se précipitant, ne construisant plus leurs actions. Ce genre de rencontres peut néanmoins les fera grandir.
> Lyon. L'OL respire. Pas vraiment convaincants, plutôt hésitants défensivement, les Lyonnais ont néanmoins assuré l'essentiel en remportant cette victoire. Cela devrait les rassurer dans cette période difficile qu'ils traversent en Ligue 1 (19e). Mais il faudra confirmer ce léger mieux en championnat, et se montrer bien plus remuant offensivement. Reste que ce succès sera bon pour leur confiance, d'autant qu'ils sont très bien parti dans cette phase de poules de Ligue des Champions, avec deux victoires en autant de rencontres.
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