Barre horizontale de navigation

PL, 8e journée - Manchester United laisse filer deux points


Face à une surprenante équipe de West Bromwich Albion, Manchester United pensait avoir fait le plus dur en menant de deux buts à la pause. Mais auteurs d'un relâchement coupable, les Red Devils ont laissé le promu revenir dans le match, et arracher un match nul (2-2). Inquiétant. L'analyse de la rencontre.




- La fiche

MANCHESTER UNITED 2-2 (2-0) WEST BROMWICH ALBION
75 272 spectateurs à Old Trafford. Arbitre : M. Mark Jones.
Buts : Hernandez (5e), Nani (25e) pour Manchester ; Evra (csc, 50e), Tchoyi (55e) pour West Brom.
MANCHESTER UNITED : Van der Sar ; Rafael, Ferdinand, Vidic, Evra ; Nani, Carrick (Scholes, 72e), Anderson (Rooney, 72e), Giggs (Gibson, 43e) ; Berbatov, Hernández. Entraîneur : Sir Alex Ferguson.
WEST BROMWICH : Carson ; Jara, Tamas, Olsson, Shorey ; Mulumbu ; Tchoyi (Thomas, 69e), Morrison (Dorrans, 86e), Scharner, Brunt ; Fortuné (Bednar, 78e). Entraîneur : Roberto Di Matteo.

- Les tactiques

> Manchester United. Les Red Devils étaient alignés dans un 4-4-2 plutôt rare dans le football actuel. Au sein de la défense, les latéraux Rafael et Evra étaient chargés d'apporter un soutien offensif en prenant le couloir, profitant des espaces libérés par les joueurs (Giggs, Nani) devant eux repiquant vers l'axe pour percuter. Au milieu, Carrick occupait le rôle d'organisateur, tandis qu'Anderson, par son volume de jeu, devait faire le lien entre la défense et l'attaque et venir appuyer les offensives mancuniennes. Devant, Berbatov décrochait beaucoup pour orienter le jeu, tandis qu'Hernández occupait lui la pointe de l'attaque, cherchant les espaces au sein de la défense de West Brom. Ce système n'était donc pas un 4-4-2 totalement à plat, de part les différents rôles des joueurs qui le composaient. Dans la première demi-heure, Manchester a imposé un gros pressing sur son adversaire, ce qui lui a permis de récupérer le ballon haut et de se projeter vite vers l'avant, à l'image du second but, inscrit par Nani après une récupération dans les pieds de Shorey. Mais les Red Devils ont ensuite payé cette débauche d'énergie. Leur pressing s'est relâché, et ils ont eu beaucoup de difficulté à se montrer dangereux par des attaques placées face à un bloc bien regroupé. Après le retour de West Brom, les Mancuniens ont même fait preuve d'une étonnante nervosité, étant incapables de surprendre la défense des Baggies. Nani, pourtant dans tous les bons coups en première période, a ainsi cherché à forcer la décision individuellement, sans efficacité, au détriment du collectif. L'impuissance mancunienne en fin de rencontre est inquiétante.

> West Bromwich. Les hommes de Roberto Di Matteo ont évolué dans un 4-1-4-1, leur permettant d'avoir un bloc solide défensivement, tout en s'assurant un bon soutien des attaques par les milieux de terrain. Derrière, Jara et Shorey ont été assez offensifs, surtout le second, qui a arpenté son couloir durant toute la rencontre, même s'il a moins été en réussite défensivement (fautif sur le but de Nani). Au milieu, l'ancien Parisien Mulumbu évoluait en sentinelle devant la défense, derrière quatre milieux plus avancés. Brunt à gauche et Tchoyi à droite étaient chargés de percuter sur les ailes, tandis que Morrison organisait le jeu dans l'axe au côté d'un Scharner très présent en soutien de l'attaquant de pointe, l'ancien Lillois Marc-Antoine Fortuné. Ce dernier avait principalement un rôle de pivot, précieux par son jeu dos au but, sa conservation de balle et ses déviations. Imprécis et pas assez agressifs dans la première demi-heure, les West Midlanders se sont ensuite bien repris, prenant même peu à peu le jeu à leur compte. Revenus au score grâce à un but heureux puis une erreur de Van der Sar, les Baggies auraient même pu l'emporter s'ils avaient montré plus de conviction en phase offensive, tant ils avaient pris l'ascendant moral et physique sur les Mancuniens en seconde période. L'absence de Peter Odemwingie, élu joueur du mois de septembre en Premier League, a été certainement préjudiciable dans ce domaine.

- Les clés du match

> Les trente premières minutes de Manchester. Les Red Devils pensaient avoir fait le plus dur en menant 2-0 après une demi-heure, à l'issue d'une période durant laquelle ils ont imposé un pressing très haut à leurs adversaires, et beaucoup de mouvement devant, sous l'impulsion d'un Berbatov toujours très intelligent dans ses déviations. Menant 2-0, les Mancuniens se sont par la suite relâché, offrant même l'égalisation à West Brom, annihilant ainsi les efforts consentis.

> La supériorité physique de West Brom. Passé la première demi-heure, la domination physique du promu était frappante, et même surprenante. A l'image d'un Mulumbu très présent, les Baggies n'ont pas laissé d'espaces aux Mancuniens, et ont été solides dans les duels. La fin de match aurait même pu leur permettre de s'imposer, alors que les Red Devils n'y étaient plus.

- L'homme du match

> Nani. Nani est ici mis en avant non pas parce qu'il fut le meilleur joueur du match, mais parce qu'il est symptomatique des deux visages montrés par Manchester United au cours de cette rencontre. Intenable en première période, le Portugais a été dans tous les bons coups. Il est d'ailleurs auteur du coup franc repoussé par Carson sur Hernández pour l'ouverture du score, ainsi qu'à la récupération et à la finition du but du break. Mais après le retour de West Brom, il a constamment cherché la solution individuelle plutôt que collective, s'entêtant dans des raids solitaires.

- Les enseignements

> Manchester United. Les Red Devils peuvent retenir leur première demi-heure comme motif de satisfaction, mais c'est à peu près tout. Les Mancuniens ont proposé un jeu parfois trop stéréotypé, trop lent et trop statique pour forcer la décision. Défensivement, Manchester s'est même montré très fébrile, à l'image d'Edwin Van der Sar, le gardien expérimenté (il aura 40 ans le 29 octobre prochain), fautif sur l'égalisation de Tchoyi. L'absence d'un Rooney (entré en jeu à vingt minutes de la fin sur le côté gauche) semble vraiment trop préjudiciable pour Sir Alex Ferguson et son équipe.

> West Bromwich. Le promu continue de surprendre ! Après leur victoire à Arsenal (2-3) il y a trois semaines, West Brom a à nouveau réalisé une grosse performance sur le terrain de l'un des favoris pour le titre. Pourtant privés de leur principale arme offensive, le Nigérian Peter Odemwingie, les Baggies ont démontré de belles vertus mentales et physiques pour revenir au score, et même se retrouver en situation de l'emporter. Il faudra confirmer sur la durée ce genre de performance, mais la 6e place actuelle du club n'est pas usurpée, au regard de cette rencontre.

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...