Pour ce premier match face à un gros calibre de l'ère Laurent Blanc, l'équipe de France a réalisé une grosse première mi-temps, dominant l'Angleterre dans tous les domaines, imposant sa loi, pour au final s'offrir une victoire de prestige (1-2). Certes, l'Angleterre pâtissait de l'absence de plusieurs joueurs-clé (Terry, Lampard, Rooney...) et a présenté une équipe expérimentale, mais les Bleus ont offert une prestation très encourageante dans un contexte pourtant pas évident, et semblent progresser de match en match. L'analyse de la rencontre.
- Les buts
0-1, 16e : Suite à un bon travail de Valbuena sur la droite, Malouda est à la réception du centre à l'entrée de la surface. Il décale Benzema côté gauche. Le Madrilène sollicite le un-deux avec le Martiniquais, et bat Foster d'une frappe rasante du gauche.
0-2, 55e : Sagna trouve Valbuena devant lui, qui est relayé par Gourcuff. Le Lyonnais lance Sagna, qui a un boulevard, et centre en retrait. Valbuena avait suivi et trompe Foster d'une frappe croisée.
1-2, 86e : Le corner de Young est repris au deuxième poteau par Crouch, à peine entré en jeu, qui s'est défait du marquage de Diarra et trompe Lloris sur son premier ballon.
- Le résumé
Alors que l'on promettait un gros défi physique d'entrée à l'équipe de France, l'Angleterre a été très timide dès le début de la rencontre. Pas assez agressifs dans les duels et le pressing, les Anglais avaient en outre des difficultés à remonter le ballon, affichant d'inquiétantes lacunes techniques. Résultat, l'équipe de France récupérait le ballon assez haut et occupait la majeure partie du temps le camp adverse. Et après plusieurs frappes de loin plus ou moins dangereuses, la domination française a été concrétisée par Benzema à l'issue d'une belle action collective (0-1, 16e). Très disciplinée, l'équipe de France faisait également bien circuler le ballon, cherchant constamment à combiner par du jeu au sol. Sans réellement inquiéter Ben Foster le reste de la première période, les Bleus ont véritablement dominé leur sujet, en première période, tant physiquement que techniquement.
Après la pause, pas de véritable changement dans le jeu des Anglais, tandis que l'équipe de France poursuivait sa domination. Plus vifs, plus tranchants, les hommes de Laurent Blanc allaient doubler la mise grâce à Valbuena, à l'issue d'un nouveau beau mouvement collectif (0-2, 55e). Ensuite, le match perdit en intensité, trop haché par les nombreux changements. Les Bleus baissèrent peu à peu le pied, sûrement émoussés après les efforts consentis en première période, et l'Angleterre eu quelques opportunités, notamment sur coups de pieds arrêtés. L'entrée de Johnson à la pause a par ailleurs quelque peu dynamisé le jeu de la sélection des Trois Lions, apportant une percussion qui avait fait cruellement défaut jusque-là. Sur un corner, Crouch, entré en jeu quelques secondes plus tôt, réduisit le score (1-2, 86e), redonnant un maigre espoir aux Anglais. Mais la défense des Bleus tint bon, repoussant les derniers ballons chauds. Au final, une belle victoire méritée pour l'équipe de France, qui a livré une grosse première période.
- Les tactiques
> Angleterre
- Défensivement : De manière surprenante, les Anglais n'ont pas mis l'intensité attendue dans les duels. Trop loin au marquage, pas assez agressifs dans le pressing, ils ont laissé trop de liberté aux joueurs offensifs français, qui avaient le temps de combiner. Ils se sont également fait bouger dans les duels, étant beaucoup trop timides face à l'engagement français. Outre ce manque d'agressivité, les hommes de Fabio Capello ont été mis en difficulté défensivement sur un problème tactique. Car en première période, le couloir droit était beaucoup trop désorganisé, et fut souvent bien exploité par les Français. Avec un Jagielka arrière droit alors qu'il évolue habituellement défenseur central, un Walcott pas assez concerné par le travail défensif et dont l'absence n'était pas compensée par un autre milieu, les Anglais se sont souvent retrouvés en infériorité numérique dans ce couloir. Après le repos, l'entrée de Richards à droite a rééquilibré la défense, mais le problème s'est posé côté gauche, cette fois, à l'image du deuxième but français, où Young n'a pas suivi la montée de Sagna. L'axe du milieu de terrain n'a de son côté pas su impulser un pressing haut, et a été très perturbé par les courses entre les lignes de Nasri et Malouda. Ce dernier, par ses déplacements vers l'axe, mit les Anglais en situation de sous-nombre, et leur récupération du ballon en fut d'autant plus compliquée.
- Offensivement : L'Angleterre a été très faible techniquement et dans les transmissions. L'absence de Lampard a été à cet égard très préjudiciable. Les Anglais ont eu toutes les peines du monde à ressortir le ballon proprement, manquant de mobilité et de mouvements. Résultat, leur jeu s'est cantonné à de longs ballons vers Carroll, qui s'est battu, mais manquait de soutien. Gerrard, transparent, n'a pas su créer le lien entre le milieu de terrain et l'attaque, et a eu des difficultés pour se situer, comme souvent lorsqu'il évolue en soutien de l'attaquant. Dès lors, sans solutions dans le jeu court, les Anglais ont été contraints d'allonger, et la défense française s'est régalée. Après le repos, seule l'entrée de Johnson sur l'aile droite a marqué une différence, apportant de la percussion et des dribbles. Mais il fut bien seul, tant les problèmes dans la construction persistèrent. Au final, c'est principalement sur coups de pied arrêtés que l'Angleterre s'est montrée dangereuse, à l'image de la réduction du score de Crouch sur corner. Réveillés par ce but, les Anglais ont tenté de mettre la pression sur la défense française pour les quelques minutes restantes, en vain.
> France
- Défensivement : L'équipe de France a montré un visage conquérant, surtout en première période. Bien plus présents dans les duels que leurs adversaires, ils ont imposé un pressing haut, leur permettant de récupérer beaucoup de ballons dans le camp anglais, et d'avoir le monopole du ballon. Rami et Méxès ont été solides face à Andy Carroll, et l'entre-jeu tricolore a dominé les débats. L'association de Gourcuff et Nasri n'a, dans le domaine défensif, pas été préjudiciable, hormis après l'heure de jeu et une baisse physique. Dès la perte du ballon, le bloc français se replaçait rapidement face au ballon, bloquant les espaces, n'offrant pas de solutions au milieu de terrain anglais. Il faut dire que le manque de mouvement des joueurs d'Outre-Manche a également facilité la tâche de l'arrière-garde tricolore, impériale sur les longs ballons. Pour son retour, Abidal a quant à lui effectué un bon match au poste d'arrière gauche, et pourrait reprendre sa place de titulaire à ce poste. Néanmoins, la fébrilité sur coups de pied arrêtés défensifs persiste, en témoigne le but de Crouch sur corner et un marque trop laxiste d'Alou Diarra. Mais le bilan est globalement très satisfaisant, à l'image de Mamadou Sakho, le jeune défenseur parisien entré à la pause, solide pour sa première sélection.
- Offensivement : A l'image de leurs dernières prestations, les Bleus ont sans cesse cherché à jouer au sol, multipliant les passes courtes, limitant les touches de balle, et cherchant un mouvement constant. L'apport technique de l'association Gourcuff-Nasri au milieu de terrain a fait merveille et créé une belle fluidité dans le jeu français. Benzema a également beaucoup bougé, créant des espaces pour ses partenaires. Le flanc gauche a particulièrement bien fonctionné, surtout en première période. Il faut dire que les Bleus ont su profiter de la faiblesse anglaise de ce couloir pour aller y créer le surnombre très souvent, entre les montées d'Abidal, les courses de Malouda et les décrochages de Benzema dans cette zone. On a senti plusieurs relations bien fonctionner : Benzema et Malouda se sont bien trouvés, tout comme Gourcuff et Nasri. Les Bleus ont ainsi dominé en terme de possession, et s'ils n'ont pas été si souvent dangereux devant le but de Foster, ils ont laissé paraître un sentiment de grande maîtrise. Après le repos, la domination française s'est un temps perpétuée, permettant aux hommes de Laurent Blanc de faire le break, avant de s'atténuer, notamment avec le replacement de Nasri sur l'aile droite à vingt minutes de la fin. L'équipe de France a alors eu plus de difficulté à ressortir le ballon, à le conserver, et a petit à petit subi. Au rayon des satisfactions dans ce domaine : Benzema et Nasri, qui confirment qu'on peut compter sur eux. Malouda a également été intéressant dans ses déplacements et son souci de combiner avec Benzema, même s'il a eu un rayonnement moindre après le repos.
- La clé du match
> L'engagement français. Grâce à leur plus grande agressivité dans les duels et leur pressing discipliné, haut et intensif, les Bleus ont pris le dessus sur le milieu de terrain anglais, qu'ils ont privé tant de ballon que de solutions, et ont ainsi eu la mainmise sur le jeu pendant une bonne heure. Le risque de n'aligner qu'un seul milieu récupérateur, Yann M'Vila, n'a pas été préjudiciable défensivement tant les joueurs offensifs se sont montrés disciplinés et concernés par le pressing et le replacement défensif. L'équipe de France a dominé l'Angleterre dans le domaine athlétique, ce qui lui a d'autant plus permis de faire valoir sa supériorité technique.
- L'homme du match
> Samir Nasri (France). Le vrai meneur de jeu des Bleus, c'est lui. S'il a constamment cherché à combiner avec Gourcuff, il fut la principale rampe de lancement des offensives françaises, tant par ses passes que par ses dribbles et ses percussions au sein de la défense anglaise. Souvent très juste dans ses transmissions, il a bien su se situer, alors qu'on pouvait craindre que Gourcuff et lui ne se marchent sur les pieds. Il aurait même pu marquer, mais son tir en fin de rencontre a trouvé le poteau de Foster. Le Gunner a confirmé qu'on pouvait lui confier les clés du jeu des Bleus. D'autant que son replacement côté droit à vingt minutes du terme a coïncidé avec une perte de maîtrise de l'équipe de France.
1 commentaire:
ENFIN !
Enregistrer un commentaire