Après leur défaite à Manchester United il y a deux semaines (1-0), les Gunners étaient attendus au tournant face à un autre « gros », Chelsea, pour un derby de Londres crucial. Les hommes d'Arsène Wenger ont semblé avoir retenu la leçon et gagné en maturité, l'emportant grâce à un réalisme nouveau (3-1). Pour Chelsea, en revanche, la série noire se poursuit, avec un sixième match sans victoire en Premier League. L'analyse de la rencontre.
Il y a deux semaines, après une nouvelle défaite chez un membre du « Big 4 », les critiques sur l'immaturité, la naïveté des Gunners, et leur incapacité à répondre présent dans les grands rendez-vous, avaient été une nouvelle fois vérifiée. La venue de Chelsea à l'Emirates était l'occasion pour Arsenal de montrer qu'il avait (enfin) retenu la leçon, mûri et grandi. Mission accomplie, grâce à une prestation pas vraiment brillante, mais efficace (3-1).
Song trouve la faille
L'entame de match semblait augurer d'une rencontre enlevée, intense, riche en occasions. Les duels étaient âpres, le rythme élevé. Drogba tentait une première fois sa chance suite à un ballon perdu par Koscielny (8e). Mais cette impression n'a pas duré, l'intensité retombant peu à peu, les débats se cantonnant à une bataille au milieu du terrain. Chelsea abusait du jeu direct en direction de ses attaquants, tandis qu'Arsenal peinait à retrouver son fameux jeu de mouvements. Le bloc serré des Blues annihilait toute tentative des Gunners dans les trente derniers mètres. Samir Nasri et ses coéquipiers se montraient d'ailleurs trop imprécis dans cette zone pour être dangereux. Arsenal prit néanmoins peu à peu la direction des opérations, et haussa son niveau de jeu en fin de première période. Et après une première alerte sur une superbe frappe enveloppée de Nasri claquée en corner par Cech (41e), Arsenal trouvait la faille grâce à un beau mouvement collectif initié et conclu par Song d'une frappe croisée (1-0, 44e). Un but précieux, juste avant le repos.
Chelsea inoffensif
Forts de cet avantage, les Gunners repartirent de plus belle au retour des vestiaires, et allaient profiter de deux erreurs des Blues pour tuer le match. Une première réalisation de Fabregas, offerte sur un plateau par Walcott suite à un contre malheureux d'Essien (2-0, 51e), et une seconde du même Walcott sur un ballon perdu par Malouda au profit de Fabregas (3-0, 53e), et l'affaire était entendue. Chelsea tenta bien de réagir, et parvint à réduire l'écart sur un coup franc de Drogba repris par Ivanovic (3-1, 57e). Mais la révolte des hommes de Carlo Ancelotti tourna court. Inoffensifs, prévisibles, sans génie, ils n'inquiétèrent jamais Fabianski. Le retour de Lampard n'a pas apporté le plus tant attendu dans le jeu, et la bonne organisation défensive d'Arsenal a grandement limité le rendement des attaquants des Blues. Surtout, les Gunners ont su rester concentrés jusqu'au bout, gérant leur avance sereinement, sans jamais paniquer. La preuve d'une maturité nouvelle, certainement. Mais leur tâche a été facilitée par un Chelsea inquiétant de passivité et d'impuissance.
Grâce à cette victoire, Arsenal revient à deux points du leader, Manchester United (qui a un match en moins), mais a surtout marqué les esprits. Oui, Fabregas et consorts sont capables de battre un gros. Oui, ils ont gagné en maturité, en efficacité. Oui, il faudra compter sur eux dans la course au titre. Ils devront certes confirmer, mais ce succès pourrait leur servir de déclic psychologique. Pour Chelsea, en revanche, les questions se multiplient, notamment celles sur l'avenir de Carlo Ancelotti. Avec ce sixième match sans victoire en Premier League, les Blues sont désormais quatrièmes, à quatre points des Gunners. Il leur faudra stopper rapidement l'hémorragie, sous peine de devoir définitivement tirer un trait sur le titre.
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