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La vidéo, pas la panacée (1/4) : à quelles situations l'appliquer ?

Photo AFP
A chaque erreur d'arbitrage, le débat sur la vidéo refait surface. On a pu le constater à nouveau lors de cette Coupe du monde en Afrique du Sud, avec le scandale du but refusé à l'Anglais Frank Lampard en huitième de finale, face à l'Allemagne. La vidéo est vue par beaucoup comme la panacée, la solution miracle qui ferait disparaître toutes les erreurs d'arbitrage. Pourtant, de nombreuses questions, qui viendraient remettre en cause cette prophétie, sont souvent éludées... La première : à quelles situations l'appliquer ?

Le franchissement de la ligne de but

Pour les plus mesurés, il ne faudrait utiliser la vidéo que pour confirmer qu'un ballon a bien franchi ou non la ligne de but. Dans certains cas, les ralentis permettent bien de se faire une idée plus précise qu'à vitesse réelle, comme pour le but refusé à Frank Lampard évoqué plus haut. Mais dans d'autres, la prise de décision est impossible. Prenons un exemple. Sur une frappe, le ballon semble franchir la ligne avant d'être repoussé par un défenseur. L'arbitre valide le but, mais l'équipe qui défendait fait appel à la vidéo. Or, aucun des ralentis ne permet de prendre une décision, pour diverses raisons (joueur qui bloque la vue, ballon à mi-hauteur donc difficile à estimer, angle de la caméra pas idéal...) : impossible de dire que le ballon a bien franchi la ligne de but, mais également impossible d'affirmer qu'il ne l'a pas franchie. Que fait-on ? On confirme la décision de l'arbitre de valider le but ? Pourtant, rien n'indique que c'est la bonne décision. On infirme la décision de l'arbitre ? Là non plus, rien n'indique que le ballon n'a pas franchi la ligne de but. On se trouve dans une impasse, et quelque soit la décision prise, l'équipe qui en pâtirait pourrait se sentir flouée. L'autorité de l'arbitre serait remise en question pour une situation qui ne ferait que créer que du doute. L'arbitrage à cinq, qui pourrait prochainement être mis en place par la FIFA (il était pour l'instant cantonné à l'Europa League), pourrait parfaitement convenir pour juger du franchissement de la ligne de but, l'arbitre situé à côté de la cage étant dans une position privilégiée.

Les hors-jeu et les fautes

Pour les plus extrémistes, il faudrait même recourir à l'assistance vidéo pour juger les hors-jeux et les fautes dans la surface de réparation. Mais si l'on choisit ces situations, c'est parce qu'on les juge décisives. Or, chaque action, même la plus anodine, peut être décisive : une touche, une faute au milieu du terrain... Cette définition d'actions « décisives » est plus que contestable. Et ce sont surtout des situations souvent très compliquées à juger. Les hors-jeu, par exemple, se jouent parfois au millimètre. Et le fameux « révélateur », utilisé à l'excès par les chaînes françaises, est régulièrement mal employé : pas parallèle à la ligne de but, placé aux pieds du défenseur alors que le buste doit également être pris en compte, image arrêtée trop tôt/tard... L'angle de la caméra n'est par ailleurs que rarement idéal pour juger les hors-jeu. C'est là tout le problème de l'assistance vidéo. Si elle peut aider à résoudre certaines situations, elle ne permet pas de se prononcer sur beaucoup d'autres. C'est le cas des fautes dans la surface, qui provoquent régulièrement de longs débats où personne n'est d'accord. Parfois, la vidéo pourrait même conduire à prendre la mauvaise décision. Un exemple : Brésil-Norvège, lors de la Coupe du monde 1998 en France. Pour un tirage de maillot sur Tore-Andre Flo, l'arbitre américain, M. Baharmast, siffle un penalty pour la Norvège. Rekdal le transforme, ce qui permet aux Scandinaves de l'emporter 2-1 et de se qualifier pour les huitièmes de finale. Problème : aucun des ralentis ne permet de voir ce tirage de maillot. Tout le monde crie au scandale. Il faut attendre quelques jours pour qu'une vidéo d'une caméra de la télévision suédoise, placée derrière le but, confirme qu'il y avait bien penalty...

Ces exemples montrent donc bien qu'il est illusoire de penser que le recours à la vidéo serait la seule et unique solution pour qu'il n'y ait plus (ou moins) d'erreurs d'arbitrage. D'autres solutions existent, qui préservent la dimension humaine de l'arbitrage. C'est le cas de l'arbitrage à cinq.

La vidéo, pas la panacée (2/4) : comment l'intégrer au jeu ?
La vidéo, pas la panacée (3/4) : à qui la décision finale ?
La vidéo, pas la panacée (4/4) : quid du fournisseur des images ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

On bénéficie d'un système équivalent en tennis au tournoi de Roland Garros entre autre pour évalué si la balle est ou non en faute. Pourquoi ne pas l'appliquer à la ligne de but?

Julien a dit…

Personnellement, j'estime qu'un arbitre derrière le but est capable de remplir cette tâche aussi bien que n'importe quelle technologie.

Anonyme a dit…

Moi non.
J'imagine qu'un joueur envoi un boulet dans les buts qui frappe la transversale. Avec la vitesse de la balle, il y aura toujours une part d'incertitude, alors qu'avec l'informatique, il n'y a pas ce problème (à savoir si la balle rentre à + de 50% etc... )

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