La suite de notre dossier statistique sur l'élection du Ballon d'Or 2010 est consacrée au vote des journalistes des pays affiliés à la FIFA. Les journalistes de petits pays n'ont parfois pas été sollicités (comme pour le Sri Lanka, par exemple), mais il est intéressant d'étudier comment ont voté les journalistes de chaque continent, diagrammes à l'appui. L'analyse.
Le vote des journalistes
L'ancienne formule d'élection du Ballon d'Or reposait exclusivement sur les votes des journalistes. Sans la réforme de cette année, c'est donc Wesley Sneijder qui aurait été sacré Ballon d'Or 2010, arrivant en tête du vote des journalistes. Il est ici pondéré avec les votes des deux autres collèges, les capitaines et les sélectionneurs nationaux. Ainsi, Sneijder a obtenu 7,70 de ses 14,48% au total grâce au vote des journalistes. Derrière le Hollandais, on retrouve le trio barcelonais, le lauréat Messi étant néanmoins relégué à la quatrième place. Le dernier joueur qui est sorti du lot est l'Uruguayen Forlan, le reste des nominés n'ayant été que peu plébiscités. Le vote des journalistes s'est d'ailleurs concentré sur 18 joueurs, Daniel Alves, Julio Cesar, Cesc Fabregas, Philip Lahm et Maicon n'était jamais cités. Les journalistes n'ont par ailleurs apparemment pas été marqués par les prestations des joueurs allemands, qui n'ont reçu que peu de votes, tout comme ils ont ignoré les défenseurs, seul Puyol, grâce aux Européens, ayant reçu des voix.
Le vote des journalistes africains
Les journalistes africains ont plébiscité plus que ceux des autres continents le Camerounais Samuel Eto'o, sixième, et le Ghanéen Gyan, dixième. Drogba, en revanche, n'a pas été cité. Les votes se sont surtout répartis entre Iniesta, buteur décisif en finale de la Coupe du monde, et Sneijder, maître à jouer de l'Inter et des Pays-Bas. Messi, Xavi ou Forlan ont reçu entre deux fois et trois fois moins de votes. Ce sont clairement les joueurs offensifs qui ont par ailleurs été privilégiés, seul le gardien Casillas sauvant l'honneur pour les joueurs du secteur défensif (Xabi Alonso est un milieu récupérateur, certes, mais surtout précieux par sa capacité d'organisation des attaques depuis l'arrière). Aucun défenseur n'a retenu l'attention des journalistes du continent africain.
Le vote des journalistes américains
Ils sont les moins nombreux (sans compter les Océaniens, bien entendu) des journalistes du collège électoral, ce qui explique le peu de joueurs cités. Dix joueurs se partagent ainsi les votes des journalistes du continent américain, le trio du Barça se plaçant en tête, Xavi devançant Iniesta d'une courte tête, et Messi se retrouvant à la troisième place. Derrière, le Sud-Américain Forlan, fortement plébiscité, devance Sneijder. Les six autres joueurs se partagent les miettes. Là aussi, Casillas est le seul joueur "défensif" à avoir reçu des votes.
Le vote des journalistes asiatiques
Les journalistes du continent asiatique ont plébiscité les milieux de terrain créateurs, plaçant le duo du Baça, Xavi et Iniesta, devant Sneijder. Quatre joueurs ont concentré l'essentiel des votes, Messi échouant au pied du podium avec seulement 10,10% des voix. Treize joueurs au total ont été cités, dont cinq espagnols sur six. Et une nouvelle fois, Casillas sauve l'honneur des joueurs défensifs, décidément négligés par les journalistes. Xavi et Iniesta ont ainsi largement séduit les journalistes asiatiques.
Le vote des journalistes européens
Représentant la plus grande partie du corps électoral journalistique, les journalistes européens ont placé Sneijder en tête, influant grandement sur son succès global dans le vote des journalistes. Les choix des journalistes européens offrent d'ailleurs une perspective intéressante : ils se sont principalement répartis entre cinq joueurs, les dix derniers cités étant réduits à la portion congrue. Puyol, de son côté, est enfin cité, sauvant l'honneur des défenseurs sur l'ensemble du vote. Dans ce classement, Messi est d'ailleurs relégué au cinquième rang, traduisant la continuité du vote des journalistes européens avec les critères de l'ancienne formule : le palmarès. Triplement titré avec l'Inter et finaliste de la Coupe du monde, Sneijder apparaît ainsi logiquement en tête, devançant les champions du monde espagnols Xavi et Iniesta. Forlan, qui a ébloui le mondial de sa classe, est quatrième. Les Allemands sont par ailleurs plus plébiscités par les journalistes européens, le jeu collectif de la Nationalmannschaft ayant séduit le Vieux Continent.
Si les votes des journalistes des différents continents sont assez disparates, on peut néanmoins ressortir une grande tendance : les joueurs offensifs ont primé sur les défensifs, seul le gardien Casillas étant cité à chaque fois. Les défenseurs ont ainsi été largement ignorés. Quant à Sneijder, il doit sa première place au classement général des journalistes grâce au vote des Européens, qui l'ont placé en tête, les autres continents le reléguant derrière Xavi et/ou Iniesta, notamment. Messi n'a de son côté pas fait la différence sur le vote des journalistes, qui ont préféré mettre en avant des joueurs ayant réussi leur Coupe du monde, comme c'était de coutume dans l'ancienne formule d'élection.
Voir aussi :
L'élection en chiffres
Qu'ont voté les sélectionneurs ?
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